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Société

A la fac de Bron, une cinquantaine de migrants dorment dans un amphithéâtre

Plusieurs centaines d'étudiants de l'université Lyon II à Bron réunis en assemblée générale, le 8 novembre 2007

Plusieurs centaines d'étudiants de l'université Lyon II à Bron réunis en assemblée générale, le 8 novembre 2007 - FRED DUFOUR / AFP

Depuis plusieurs jours, des étudiants ont investi un amphithéâtre de l'Université Lyon II sur le campus de Bron, où ils accueillent une cinquantaine de migrants, évacués d’un camp le 10 novembre dernier.

Expulsés d'un camp situé proche de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, il y a une quinzaine de jours, une cinquantaine de migrants ont trouvé refuge sur le campus de l'université Lyon II, à Bron. La semaine dernière, ils se sont installés dans un amphithéâtre de la fac, accueillis par de nombreux étudiants souhaitant leur venir en aide.

"Beaucoup d’entre nous ont assisté à l’expulsion violente de ces personnes vers la Part-Dieu le vendredi 10 novembre. Ça a provoqué des réactions et amené de la motivation pour agir en faveur de ces gens qui dorment dans les rues", a expliqué une étudiante à Lyon Capitale.

Matelas, denrées alimentaires, équipements pour cuisiner: les étudiants ont multiplié les appels à la générosité du public pour accueillir ces migrants dans des conditions satisfaisantes. Face à cette situation, la présidente de l'université Nathalie Dompnier a interpellé les pouvoirs publics dont elle dénonce "l'incurie".

"L’université se retrouve aujourd’hui devant un choix: remettre des personnes à la rue ou bien assurer ses missions d’enseignement et de recherche dans les meilleures conditions (…) nous ne voulons pas faire ce choix", a-t-elle indiqué, estimant qu'il "revient à l’Etat de trouver des solutions d’hébergement et d’assurer l’accueil et le suivi médico-social de ces personnes".

La préfecture du Rhône a quant à elle appelé ces migrants à se manifester auprès des services de l'Etat. "Nous devons savoir s’ils sont demandeurs d’asile, réfugiés ou déboutés du droit d’asile pour pouvoir les orienter. Mais ce n’est pas parce qu’un amphi est occupé que leurs dossiers vont passer avant les autres", a indiqué à 20 Minutes la préfecture, qui rappelle que ceux qui auraient déjà vu leur demande d’asile déboutée "n’ont pas vocation à rester sur le territoire français".

Me.R.