6 Français sur 10 ont déjà craint de basculer dans la pauvreté

Un SDF endormi dans les rues de Paris et quelques passants pressés, en décembre 2017. - Eric FEFERBERG / AFP
Alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à présenter son plan pauvreté jeudi, une nouvelle étude dévoilée ce mardi matin, réalisée en juin dernier par l'Institut Ipsos pour le Secours populaire (*) révèle que 59% des Français reconnaissent avoir déjà craint dans leur vie de sombrer dans une situation de précarité, tandis que dans un même temps, la situation financière d'une partie des Français s'est améliorée par rapport à l'année 2017.
Ils sont désormais 48% à déclarer réussir à mettre un peu d'argent de côté, contre 40% en 2017. En revanche, 14% ne parviennent pas à boucler leur budget sans être à découvert et la moitié d'entre eux craint de basculer dans la précarité. Mais dans le même temps, 1 Français sur 6 reconnaît avoir été proche ou avoir connu une situation de précarité. Un chiffre en légère hausse par rapport à l'année 2017 (+2%).
Les Français considèrent comme pauvres ceux qui perçoivent un revenu mensuel inférieur à 1.118 euros pour une personne seule, ce qui correspond quasiment au SMIC mensuel net, qui s'élève à environ 1.173 euros. L'an passé, ils répondaient 1.113 euros. Autrement dit, les Français ne sont pas très loin de la définition de l'Insee qui estime le seuil de pauvreté en France à 1.015 euros par mois.
Les femmes premières victimes de précarité alimentaire
L'étude révèle que partir en vacances ou bien payer certains actes médicaux mal remboursés restent difficiles d'accès pour de nombreuses personnes. Cette année, seuls 41% de Français partent au moins une fois en vacances, contre 45% en 2017. Quant aux dépenses liées au logement (paiement du loyer/charges, emprunt immobilier), ils ne sont "plus que" 25% à reconnaître cela difficile, contre 34% en 2017.
L'alimentation est surtout une source de dépense problématique pour une part significative de Français. Pour 86% des revenus les plus modestes, consommer des fruits et légumes frais au quotidien, du poisson ou payer la cantine de ses enfants sont des sources de difficultés régulières. Et ces difficultés sont encore exacerbées chez les femmes aux revenus modestes.
Enfin, pour l'immense majorité des Français, le constat est alarmant. 81% d'entre eux restent persuadés que leurs enfants seront plus vulnérables à la pauvreté que leur génération.
(*) Sondage réalisé par téléphone du 22 juin au 26 juin 2018 auprès d'un échantillon représentatif de la population française de 1.016 personnes âgées de plus de 15 ans.