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Les images impressionnantes du Doubs totalement asséché

Le Doubs à sec en août 2018

Le Doubs à sec en août 2018 - BFMTV

Si les curieux sont nombreux à se rendre dans le lit de la rivière à sec, le phénomène est un véritable désastre écologique.

En France, la sécheresse frappe durement certains départements. Conséquence: le Doubs, qui traverse la Bourgogne-Franche-Comté, est à sec sur une dizaine de kilomètres. Si, pour de nombreux curieux, la sécheresse de cette rivière offre de nouvelles possibilités de promenades et de parcours en VTT, pour Alexandre Cheval, chargé de projet à la Fédération de pêche du Doubs, cette baisse du niveau de l'eau est très inquiétante. 

"Tous les poissons sont morts"

"On peut considérer que c'est une véritable catastrophe écologique. Ici, tous les poissons sont morts", dénonce-t-il pour BFMTV.

C'est la première fois qu'il voit le Doubs aussi bas. Parmi les causes de cet assèchement: le manque de pluie de ces dernières semaines. Mais pas seulement. Alexandre Cheval pointe l'urbanisation excessive de la région au détriment de l'environnement.

"L'étanchéisation des sols est dû à l'augmentation des surfaces pavillonnaires, des routes, des zones commerciales. On s'aperçoit qu'il n'y a quasiment plus de zone humide, plus de marais, plus de zone tampon qui retiennent l'eau."

Des failles dans le lit du Doubs

Depuis le mois de juillet, le niveau du Doubs n'a cessé de baisser. Afin de préserver les ressources en eau potable, certaines mesures ont été prises, dont la fermeture d'un barrage, rapportait L'Est républicain. Les lâchers d'eau ont également été coupés, ce qui explique en partie l'assèchement de la rivière.

Autre explication: des failles dans le sol qui dévient et siphonnent l'eau du Doubs, comme le pointe le collectif SOS Loue rivières comtoises.

"Changer la manière dont on consomme l'eau"

Après une réunion de crise, il a été décidé de réaliser des travaux dans le lit de la rivière pour contenir les pertes et assurer à l'avenir un débit minimum, indique L'Est républicain. Mais pour Alexandre Cheval, il faut avant tout revoir la gestion collective de l'eau.

"Depuis des années, on pompe de plus en plus d'eau et dans le même temps, la ressource se tarit. Il va falloir que les élus changent leur approche dans la manière dont on consomme l'eau, sinon on va avoir un vrai problème", déplore-t-il pour le quotidien régional.

Les fortes pluies annoncées pour ce week-end pourront-elles faire renaître la rivière? Les dernières précipitations, tombées il y a dix jours, n'y avaient rien changé.

C.H.A. avec David Unal