La Nasa critique la Chine après la désintégration d'une partie de sa fusée au-dessus de l'océan Indien

La Nasa (photo d'illustration) - Stan Honda - AFP
Après qu'un important segment de la fusée chinoise qui a fait son retour dimanche dans l'atmosphère s'est désintégré au-dessus de l'océan Indien, selon l'agence spatiale chinoise, la Nasa a ouvertement critiqué la Chine et ses activités spatiales dans un communiqué.
"Les nations menant des activités spatiales doivent minimiser les risques (que font courir) aux gens et aux biens sur Terre les rentrées des objets spatiaux et maximiser la transparence en ce qui concerne ces opérations", a affirmé le patron de la Nasa Bill Nelson dans un communiqué publié dimanche.
"Il est clair que la Chine ne parvient pas à satisfaire aux normes de responsabilité en ce qui concerne ses débris spatiaux. Il est capital que la Chine et que toutes les nations et sociétés menant des activités spatiales agissent avec responsabilité et transparence pour garantir la sécurité, la stabilité et la viabilité à long terme des activités spatiales", a-t-il ajouté.
Un "battage éhonté", a vertement répliqué aux critiques américaines le journal étatique chinois Global Times dans son éditorial dominical. "Il est gravement anti-intellectuel de prétendre que les débris des fusées chinoises sont particulièrement dangereux", a-t-il écrit.
Des milliards d'euros dans le programme spatial chinois
Ce n'est pas la première fois que la Chine perd le contrôle d'un objet spatial lors d'un retour sur Terre. En avril 2018, le laboratoire spatial Tiangong-1 s'était désintégré lors de son entrée dans l'atmosphère, deux ans après qu'il eut cessé de fonctionner. Les autorités chinoises avaient nié avoir perdu le contrôle du laboratoire.
Le pays asiatique a lancé la semaine dernière "Tianhe", le premier des trois éléments de sa future station spatiale. Le lancement a été effectué avec une fusée porteuse Longue-Marche 5B, le plus puissant lanceur chinois. C'est le premier étage de cette fusée, toujours en orbite terrestre, qui est tombé sur Terre ce week-end.
La Chine investit depuis quelques décennies des milliards d'euros dans son programme spatial. Le lancement du premier module de sa station spatiale constitue une étape importante dans son ambitieux projet d'avoir en permanence une présence humaine dans l'espace. La Chine avait envoyé son premier spationaute dans l'espace en 2003 et posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune - une première mondiale.
L'an passé, des échantillons de Lune avaient été rapportés et ce pays a finalisé Beidou, son système de navigation par satellite (concurrent du GPS américain). La Chine prévoit de faire atterrir un robot sur Mars dans les prochaines semaines. Elle a également annoncé vouloir construire une base lunaire avec la Russie