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Avec l'Écotron, le CNRS tente de devancer les futures périodes de sécheresse

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Selon les premières constatations, l'écosystème testé est bien impacté mais résiste mieux que prévu.

Afin de devancer la hausse des températures qui, selon un récent rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) devrait frôler les 1,5°C entre 2030 et 2052, une équipe de recherches du CNRS s'applique, depuis plusieurs années, à recréer, sous dôme, des états de sécheresse avancée afin d'observer les réactions de l'écosystème concerné. 

Appelé Écotron, ce laboratoire à taille réelle a été implanté à quelques kilomètres seulement de Montpellier, dans l'Hérault. Composé de quatorze dômes qui représentent plusieurs parties du globe, plusieurs climats, dont celui de 2050, sont testés sur des blocs de prairie venant d'Auvergne soulignait FranceuInfo.

"On s’attend de plus en plus à ce que les saisons sèches s’allongent. Et ce qu’on regarde ici c’est de savoir si des écosystèmes qui ont des spécificités au niveau biodiversité différents résistent plus ou moins bien à ces épisodes de sécheresse allongées ou pas", explique Emmanuel, l'un des scientifiques en charge de l'Écotron, au micro de BFMTV.

"Facile de tirer des conclusions biaisées"

En revanche, pour ces derniers, les épisodes météo extrêmes comme ce mois de février, très printanier, ne peuvent être une bonne base de travail, les températures pouvant changer rapidement au cours d'un même mois.

"On peut se rappeler l’événement extrême de l’année dernière, de mars 2018, lorsqu’on a vu de la neige à Montpellier. C’est facile de tirer des conclusions biaisées à partir d’un seul événement extrême", souligne encore un second scientifique. 

En ce qui concerne le climat de 2050, augmenté d'1,5°C selon les prévisions les plus pessimistes, l'écosystème testé est bien impacté mais résiste mieux que prévu. 

"Au moment de la sécheresse, on a eu une diminution de production fourragère absolument énorme! L’effet inattendu, c’était au niveau de la reprise, à l’automne", expliquait l'un d'entre eux à FranceInfo. 

Hugo Septier