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"Variole du singe": la HAS recommande une dose de rappel pour les personnes vaccinées il y a deux ans contre le mpox

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La Haute autorité de Santé recommande, dans un avis publié ce lundi 2 septembre, l'administration d'une dose de rappel du vaccin contre le mpox (anciennement appelé "variole du singe") pour les personnes ayant été vaccinées contre cette maladie en 2022.

Dans un avis publié ce lundi 2 septembre, la Haute Autorité de santé (HAS), une autorité publique indépendante, recommande l'administration d'une dose de rappel aux personnes ayant été vaccinées contre le mpox il y a deux ans.

La direction générale de la Santé, chargée de la politique de santé publique, avait saisi la HAS le 16 août pour qu'elle actualise ses recommandations vaccinales contre cette maladie virale qui connaît une résurgence dans plusieurs pays d'Afrique. Jusqu'alors, les personnes ayant reçu le vaccin contre le mpox lors de l'épidémie de 2022 n'avaient pas de recommandations spécifiques à suivre. Or, la HAS souligne que "des incertitudes demeurent sur la durée de protection induite par le vaccin".

Dans son avis, l'autorité recommande donc "l’administration d’une dose unique de rappel chez les personnes ayant déjà réalisé une primovaccination complète (à 1, 2 ou 3 dose(s) selon les cas)".

Tableau des différents schémas de vaccination contre le mpox pour les personnes éligibles, selon un avis de la HAS publié le 2 septembre 2024
Tableau des différents schémas de vaccination contre le mpox pour les personnes éligibles, selon un avis de la HAS publié le 2 septembre 2024 © Haute Autorité de santé

Ce rappel doit être effectué deux ans après la dernière dose reçue. Il ne s'applique pas aux personnes ayant reçu un vaccin antivariolique dans l’enfance puis une dose unique de rappel par le vaccin MVA-BN depuis 2022, ou aux personnes ayant été infectées par le mpox.

"Il convient d'une part de renforcer la protection des personnes qui sont les plus exposées, qui sont les mêmes qu'en 2022 mais aussi, et c'est ça la nouveauté, de faire un rappel chez les personnes qui ont été vaccinées en 2022 parce qu'on considère qu'il y a des éléments qui laissent penser que la protection peut diminuer après 2 ans", explique à BFMTV la professeure Anne-Claude Crémieux, présidente de la commission technique des vaccinations à la HAS.

Les populations à risque d'exposition concernées par la campagne

En France, la vaccination contre le mpox est recommandée de façon préventive aux personnes ayant un "haut risque d'exposition" à cette maladie. Il s'agit, selon la HAS, des "hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples" et des "personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples".

"Les personnes en situation de prostitution" et "les professionnels des lieux de consommation sexuelle" font également partie des populations pour lesquelles ce vaccin est recommandé. La HAS le préconise enfin pour "les partenaires ou les personnes partageant le même lieu de vie que des personnes à très haut risque d’exposition susmentionnées".

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La HAS n'a finalement pas jugé nécessaire d'élargir ceyye vaccination, constatant que "le mode de transmission par contact intime/sexuel est majoritairement observé quel que soit le clade". Elle continue, par ailleurs, à recommander une vaccination dite réactive aux cas contact, idéalement moins de quatre jours après l'exposition. La vaccination est accessible dans les centre dédiés en France.

"On estime aujourd'hui que la population très exposée, celle qui est la cible de la vaccination, représente environ 300.000 personnes et que 35% de cette population a déjà été immunisée par un vaccin", précise Anne-Claude Crémieux.

126 cas en France depuis le début de l'année

La maladie se caractérise par des éruptions cutanées et de la fièvre. Elle a entraîné une épidémie mondiale en 2022, avant de connaître une résurgence cette année. La recrudescence du mpox en Afrique, qui touche la République démocratique du Congo (RDC) et d'autres pays du continent (notamment le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda), et l'apparition d'un nouveau variant (1b) ont poussé l'OMS à déclencher le 14 août son plus haut degré d'alerte sanitaire mondiale.

Le virus circule en partie par des relations sexuelles, mais aussi par des contacts non-sexuels. La mortalité du mpox est difficile à évaluer et les estimations varient entre 1% et 10%. Elle dépend de l'état des systèmes de santé, ainsi que de la catégorie à laquelle appartient le virus à l'origine de la maladie.

Selon Santé publique France, citée par la HAS, la France avait enregistré au 20 août 126 cas depuis le début de l'année. "Tous les cas concernaient des personnes adultes âgées entre 18 et 65 ans. Un seul concernait une femme", souligne la HAS. "Entre mai 2022 et août 2024, SPF estime qu’environ 155.000 doses du vaccin" contre le mpox ont été administrées en France", d'après la HAS.

Sophie Cazaux et Caroline Dieudonné