"Je ne pouvais pas dormir": atteint par la "variole du singe", il décrit la "douleur" que lui cause la maladie

Egide Irambona, 40 ans, infecté par le Mpox, montre son dos à l'intérieur d'une salle du centre de traitement de l'hôpital universitaire de Kamenge-Roi Khaled à Bujumbura, au Burundi, le 22 août 2024. - Tchandrou NITANGA / AFP
"Un de mes amis avait des cloques. Je pense que c'est lui qui me l'a transmise. Je ne savais pas que c'était le mpox". Egide Irambona, 40 ans, fait partie des plus de 14.000 personnes recensées comme malades du mpox, anciennement appelé "variole du singe", depuis le début de l'année dans le monde. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété son plus haut niveau d'alerte, dans la crainte d'une pandémie.
Cet habitant de Bujumbra, la plus grande ville du Burundi, en Afrique de l'Est, est depuis soigné dans un des trois centres de traitement de la ville, qui connaît actuellement une multiplication des cas, selon les responsables de structures médicales. Il livre un rare témoignage auprès de la BBC.
"Si douloureux que je ne pouvais pas dormir"
Sur une vidéo publiée par le média public britannique, on voit le visage, le torse et les épaules de l'homme couverts de cloques blanches typiques de la maladie.
"Quand je suis arrivé (à l'hôpital, NDLR), j'avais des ganglions lymphatiques enflés dans la gorge. C'était si douloureux que je ne pouvais pas dormir. Puis la douleur s'est atténuée et s'est déplacée vers mes jambes", raconte-t-il.
"Mais maintenant, je vais mieux", assure Egide Irambona.
La maladie se transmet par des contacts avec la peau ou les fluides corporels, ou par des interactions rapprochées et prolongées, comme le fait de parler ou de respirer proche de quelqu'un. Elle provoque de la fièvre, des douleurs musculaires, des lésions cutanées et peut être mortelle.
Le quadragénaire pense avoir transmis le virus à son épouse, qui a elle aussi été admise en soin. "Heureusement, nos sept enfants n'ont montré aucun signe d'infection", explique-t-il à la BBC.
171 cas depuis juillet au Burundi
Le Burundi est frontalier de la République démocratique du Congo, le foyer de la vague de contamination actuelle de mpox, lié au variant Clade 1b, qui a fait au moins 450 morts cette année dans le monde, la majorité depuis le début de la vague de contamination en juillet. Le pays de 13,6 millions d'habitants a enregistré 171 cas de mpox depuis le début de la vague actuelle, mais aucun décès lié à la maladie.
Listé comme l'un des pays les plus pauvres du monde, le Burundi dispose d'infrastructures médicales qui restent sommaires, en plus d'un accès à l'eau difficile. Il est donc possible que le nombre de malades du mpox soit sous-évalué, notamment par manque de capacités pour mener de larges campagnes de tests dans les régions affectées. Le pays ne possède qu'un centre d'analyse de tests.
"Je m'inquiète des chiffres. S'ils continuent d'augmenter, nous n'aurons pas la capacité de gérer cela", confie Odette Nsavyimana, la médecin en charge des malades du mpox au Centre hospitalier universitaire Kamenge-Roi Khaled de Bujumbra où est pris en charge Egide Irambona et où des tentes ont été installées à l'extérieur des bâtiments pour prendre en charge les nouveaux malades.