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Santé

Vaccin anti-Covid: vers des tests sérologiques pour identifier ceux qui n'ont besoin que d'une dose

En visite dans un centre de vaccination, Jean Castex et Olivier Véran ont évoqué la mise en place prochaine de tests sérologiques pour identifier les anciens malades du Covid qui pourraient ne recevoir qu'une seule injection.

Un grand soleil au-dessus du Val-de-Marne et des chiffres au beau fixe ce lundi: 25,5 millions de personnes ont reçu leur première dose de vaccin contre le Covid-19 en ce dernier jour de mai. L'objectif de 30 millions de primo-vaccinés d'ici la mi-juin est certes encore lointain mais semble à portée.

Malgré cette embellie météorologico-sanitaire, Jean Castex et son ministre de la Santé, Olivier Véran, tous deux en déplacement dans un centre de vaccination de Saint-Maur-des-Fossés, avaient à cœur de prêcher la vigilance. "Il ne faut pas baisser la garde, nous sommes dans une phase charnière", a averti le chef du gouvernement, au premier jour de l'ouverture de la vaccination à tous les adultes, sans condition.

"Cette semaine, nous allons avant le Conseil de Défense prévu (mercredi) avancer sur différents sujets. Il y a évidemment la vaccination des enfants et adolescents de plus de 12 ans, il y a la question de l'organisation de la campagne vaccinale pendant l'été. Et puis la question de savoir si on peut ou non, et dans quelles conditions sanitaires, dispenser d'une seconde dose de vaccin des personnes ayant eu le virus, ayant développé des anticorps", a ponctué Jean Castex.

Un nouveau dispositif autour des tests sérologiques

Pourront être concernés des Français qui ont été contaminés par le Covid-19 sans forcément le savoir: les tests sérologiques, qui permettent de déceler la présence d'anticorps, peuvent en effet dévoiler des cas d'anciens malades asymptomatiques.

Plus tôt dans la matinée, Olivier Véran a expliqué avoir saisi les autorités sanitaires pour savoir s'il était nécessaire d'injecter une ou deux doses à une personne dont le test aurait révélé une infection précédente. "Manifestement, on va partir sur une seule dose ce qui est une très bonne nouvelle", a-t-il affirmé. "Ça concerne 5-6 millions de Français", a-t-il fait valoir.

Le ministre a prolongé en annonçant que seraient "sans doute" proposés des tests sérologiques rapides à l'entrée des centres vaccinaux pour identifier les personnes concernées.

Ce lundi matin, sur les ondes de RMC, Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé avait déjà abordé ce nouveau dispositif: "Nous allons proposer, au moment de la première dose, de piquer pour voir si vous avez des anticorps pour déterminer le besoin d'une seconde dose. Cela peut éviter une seconde dose pour beaucoup de personnes qui seront ravies."

"Plus loin le Covid, plus efficace le vaccin"

La Haute Autorité de Santé, dans un avis rendu le 12 février, avait déjà évoqué la possibilité de n'inoculer qu'une dose aux anciens malades du Covid-19 et préconisait dans leur cas d'attendre trois, voire de préférence six mois après la contamination pour réaliser l'unique injection. Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé, a rappelé le principe directeur à Apolline de Malherbe:

"Si vous avez eu le Covid, oui il faut vous faire vacciner... Par contre, pas tout de suite, nous avons conseillé trois à six mois mois après une forme symptomatique. (...) (Ces malades) sont protégés pendant un certain temps, ils peuvent le faire quand cela leur convient, partir en vacances, moduler un petit peu... Par contre, on le sait aussi, avec les données plus robustes depuis notre avis, il suffit d'une dose. Quel que soit le délai entre votre Covid et la première dose". "Plus loin il est (le Covid, NDLR) plus le vaccin est efficace", a-t-elle poursuivi.
Robin Verner avec Elisa Bertholomey