Une campagne exceptionnelle de vaccination contre la méningite à Dijon

Une vaste campagne de vaccination contre la méningite va débuter ce mercredi à l'université de Bourgogne de Dijon, où trois cas dont deux mortels sont survenus entre octobre et décembre.

"La vaccination est notre arme la plus efficace", a assuré ce mardi sur BFMTV Mohamed-Kheir Taha, employé au Centre national de référence des méningocoques. Le spécialiste, qui a mis en avant "la bactérie très rapide" qui caractérise la méningite, a également évoqué une "situation inhabituelle".

En effet, deux étudiants touchés par cette maladie sont morts en octobre et en décembre à Dijon. Un homme d’une trentaine d’années est également décédé jeudi dernier à Montélimar, trente minutes après son arrivée aux urgences pour une méningite foudroyante.

La vaste campagne de vaccination, qui va débuter ce mercredi à l'université de Bourgogne de Dijon et qui va s'étaler sur plusieurs semaines, va donc être "élargie", à titre préventif, a précisé l’Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté.

30.000 personnes potentiellement concernées

Gratuite et basée sur le volontariat, elle va se dérouler en trois phases. De mercredi à vendredi, elle concernera le pôle gestion-économie, ce qui équivaut à environ 1.000 personnes. Elle s'adressera ensuite, entre le 9 et le 20 janvier, aux quelque 10.000 étudiants et personnels de la faculté de droits et de lettres de Dijon. Avant d'être également élargie à l’ensemble du campus jusqu’à la fin du premier trimestre, les premières filières concernées étant celles que fréquentaient les deux étudiants décédés ces derniers mois.

"Il y a une petite frayeur, ça peut toucher n’importe qui. C’est une maladie contagieuse alors il faut faire attention", s’est inquiété Damien sur BFMTV, étudiant en droit dans cette fac.

Les étudiants, convoqués en fonction de leurs emplois du temps, pourront se faire vacciner par les médecins et les infirmiers du CHU de Dijon, "l'objectif étant d'atteindre le maximum mais nous n'avons pas de références, idéalement il faudrait atteindre 80%" d'adhésions, selon Alain Bonnin, président de la l'université en question.

Le vaccin et son "immunité directe"

Se faire vacciner contre la méningite permettrait de bénéficier d'une "immunité directe", a expliqué ce mardi sur BFMTV l'employé au Centre national de référence des méningocoques. Le sujet, qui se "protègerait lui-même, ne peut plus acquérir de souches au niveau du pharynx". Il évite ainsi la maladie et ne peut alors également plus contaminer ses proches et son entourage.

La méningite se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur dans la nuque avec des vomissements et une gêne à la lumière. Rares en France, les infections invasives à méningocoques ont touché 469 personnes en 2015, entraînant 53 décès, selon des chiffres de l’Institut national de veille sanitaire.

Julie Breon