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Un "renversement de tendance"? De plus en plus de jeunes trouvent que fumer permet d'être "plus à l'aise dans un groupe"

Une personne fume une cigarette (Photo d'illustration)

Une personne fume une cigarette (Photo d'illustration) - AFP

En 2022, plus de la moitié des 3.229 personnes interrogées estimaient que "la société désapprouve le fait de fumer" et que plus d'un sur deux pensait qu'à l'heure actuelle, "on est moins bien accepté quand on est fumeur".

Si la prévalence du tabagisme a nettement diminué en France depuis les années 1970, une partie de la population, en particulier des jeunes, y voit toujours un comportement socialement acceptable, selon une enquête, montrant la nécessité "d'adapter les efforts de dénormalisation du tabac".

À l'approche de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai, Santé publique France (SpF) publie ce mardi 27 mai une étude consacrée aux "Perceptions du tabagisme parmi les 18-75 ans", basée sur une enquête téléphonique réalisée en 2022, dont les réponses ont été comparées aux données de plusieurs baromètres de l'organisme, remontant jusqu'à 2005.

Il en ressort qu'en 2022, les deux tiers des 3.229 personnes interrogées estimaient que "la société désapprouve le fait de fumer" et que plus d'un sur deux (52,6%) pensait qu'à l'heure actuelle "on est moins bien accepté quand on est fumeur".

"Une réduction des normes sociales"

Près de neuf fumeurs sur dix (86,3%) étaient d'accord avec l'affirmation: "les personnes qui comptent pour vous pensent que vous ne devriez pas fumer".

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Cette évolution semble refléter "une réduction des normes sociales favorables au tabagisme" entre 2005 et 2022 en France hexagonale, qu'il sera nécessaire de confirmer" lors de futures enquêtes, écrivent les auteurs de l'étude.

Toutefois "certains signes semblent indiquer un inversement de tendance" récent, notent-ils.

Ainsi en 2022, "27,3% de personnes sont en accord avec l'affirmation 'fumer permet d'être plus à l'aise dans un groupe', contre 21,7% en 2017". C'était 37,1% en 2005. Cette proportion a chuté de 2005 à 2010 puis s'est stabilisée de 2010 à 2017, avant de remonter de 2017 à 2022.

Une pensée qui concerne un certain type de profil

Aussi, "les individus plus jeunes et avec un niveau de diplôme moins élevé sont plus enclins à percevoir le tabagisme comme un comportement socialement acceptable": seuls 29% des 18-34 ans estiment qu'"on est moins bien accepté quand on est fumeur", contre 53% des 35-54 ans et 70% des 55-75 ans, selon l'enquête.

Et l'idée que "la société désapprouve le fait de fumer" est associée à un niveau de diplôme supérieur au bac et à un revenu individuel supérieur à 1.800 euros par mois, révèle aussi l'enquête.

Ces variations de perceptions selon les caractéristiques sociodémographiques reflètent une persistance des inégalités sociales liées au tabagisme qui doit être prise en compte pour mieux cibler campagnes et interventions de prévention, conclut SpF.

Échantillon de 3.229 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans à 25 ans, en se basant sur les analyses des données du Baromètre de Santé publique France 2021.

I.H avec AFP