Un autre variant cet hiver, un "retour à la normale" pas avant "2022, 2023": ce qu'anticipe Delfraissy

Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, était notre invité ce vendredi matin. Interrogé au sujet du plus proche avenir, il a douché l'espoir d'une sortie de crise imminente.

On comprend aisément qu'un scientifique, et a fortiori le président du Conseil scientifique établi pour lutter contre le Covid-19, ne soit pas là pour faire plaisir mais plutôt pour faire le diagnostic d'une situation donnée et tracer des perspectives réalistes. Mais tout de même: les propos de Jean-François Delfraissy, invité ce vendredi matin de BFMTV-RMC, ont tout de même dessiné un panorama sombre de l'avenir immédiat du pays.

Selon l'immunologiste, la sortie de crise n'est pas franchement "pour maintenant". "Le retour à la normale, c'est peut-être 2022, 2023", a-t-il escompté.

D'autant qu'en toute probabilité d'après lui, une nouvelle déclinaison du virus devrait remettre une pièce dans une machine dont Delta a déjà bien relancé les turbines. "Nous aurons probablement un autre variant qui arrivera dans le courant de l'hiver", a anticipé Jean-François Delfraissy. "Il sera différent des autres, je ne sais s'il sera plus dangereux."

Le problème de l'inégalité face au vaccin

Il a alors précisé la manière dont il voyait la résolution du problème. À l'évidence, en demi-teinte:

"Et puis à un moment donné ce virus, qui a des capacités de mutation qui sont quand même relativement limitées, soit il va aller vers un virus beaucoup plus bénin et puis on va le gérer car dans les pays riches, on aura plus de 90% de vaccinés plus les gens déjà infectés mais on aura en face de nous, le reste du monde qui sera très peu vacciné."

Jean-François Delfraissy l'a en effet souligné, et fortement: l'inégalité mondiale devant la vaccination sera "l'enjeu majeur" des deux années à venir. "Comment on va coexister avec deux mondes, celui des pays vaccinés et celui des pays qui ne le sont pas?" a-t-il synthétisé.

"Nous gagnerons!"

Se défendant de tout pessimisme, il a lancé: "Nous gagnerons! Beaucoup de choses vont arriver, des antiviraux vont arriver qui permettront, à côté du vaccin, de traiter très précocement les cas."

Avant de jeter un ultime avertissement, cette fois-ci à l'égard de la classe politique: "Mais je pense en effet qu'on va avoir probablement un nouveau variant et qu'on est rentré dans la longueur, c'est pour ça que les mesures prises il faut bien les peser, les peser pour la réponse immédiate (...) mais aussi pour la vision de long-terme, de gestion de la maladie."

Robin Verner Journaliste BFMTV