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Taux d'incidence stable, baisse de transmission du virus: des signaux encourageants sur le front du Covid

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La situation sanitaire se tend sous l'effet de la montée en puissance du variant Delta. Dans le sud, régions Paca et Corse passent même au plan blanc pour faire face. Mais sous la sinistrose, on voit déjà poindre quelques signes de bon augure au niveau national.

La situation sanitaire du pays - confronté comme le reste du monde à la flambée du variant Delta du Covid-19 - n'offre pas de perspective réjouissante. À nouveau, les mesures de restrictions fleurissent, comme le retour de l'obligation du port du masque dans de nombreux territoires, la restauration de jauges imposées aux rassemblements, les fermetures de restaurants dès 23h.

Pire, certaines régions sont contraintes d'employer des moyens plus drastiques pour tenter de juguler une menace qui se fait plus pressante encore. Dans une Provence-Alpes-Côte d'Azur où le taux d'incidence du virus est de 562 cas pour 100.000 habitants (alors que la cote d'alerte est fixée à 50 cas pour 100.000 habitants), le plan blanc a été activé ce mercredi pour aider les établissements de santé à faire face. Ce conseil régional emboîtait le pas à la Corse où le préfet de Haute-Corse a annoncé la même décision, ainsi qu'un tour de vis aux activités de la restauration et de l'hôtellerie.

Bien que lentement, le nombre d'hospitalisations continue de surcroît d'augmenter en France: on est ainsi passé de 7840 personnes soignées contre le Covid dans un établissement de santé lundi soir à 7974 le lendemain. Entre ces deux jours, la statistique des nouvelles hospitalisations était passée de 522 à 559. On comptait lundi soir 1232 personnes en réanimation et 1331 mardi soir.

Toutefois, au-delà de cette crue, il existe une manière d'approcher ces chiffres: loin d'exploser, ils décrivent une forme de plateau depuis quelques jours. En effet, sous les difficultés du moment se dessinent timidement les raisons d'espérer pour demain.

• Baisse constante du taux d'incidence dans une vingtaine de départements

Pour commencer, on note que le taux d'incidence national a cessé de progresser. Il se stabilise - comme l'indique Géodes, l'outil de suivi mis au point par l'agence Santé Publique France - autour de 225 cas pour 100.000 habitants depuis la fin du mois de juillet. Et à vrai dire, il est même en baisse constante dans une vingtaine de départements, parmi lesquels Paris, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Orientales.

Attachons-nous à ces deux derniers exemples. Dans les Landes, le taux d'incidence était encore flashé à 307 contaminations pour 100.000 habitants le 23 juillet. Il est redescendu à 285 cas pour 100.000 personnes actuellement. La tendance est plus spectaculaire encore dans les Pyrénées-Orientales, département pionnier du renforcement estival des mesures sanitaires auquel nous assistons, où on déplorait 636 cas pour 100.000 habitants le 18 juillet, puis 625 la semaine dernière. Aujourd'hui, le taux d'incidence a été ramené à 534.

• Du mieux chez les jeunes

On le sait, les jeunes - dont l'accès à la vaccination est de bien plus fraîche date que le reste de la population - pèsent désormais lourd dans le contingent des malades. Au point que la moyenne d'âge chute dans les hôpitaux. D'après les données de Santé Publique France, arrêtées au mardi 3 août, les moins de 50 ans représentent 1374 des 7974 hospitalisations dans le pays. Et 314 patients en réanimation ont moins de 50 ans sur les 1331 pris en charge en France.

Mais là encore on commence à relever quelques signes d'un affaiblissement du virus. Ainsi, en Charente-Maritime, où l'incidence était particulièrement forte chez les jeunes (elle atteignait 1466 personnes dont l'âge était compris entre 20 et 29 ans pour 100.000 habitants lors de la semaine du 18 au 24 juillet, selon CovidTracker), on note un intéressant recul du redoutable indice: 872 cas pour 100.000 habitants au sein de ce même panel des 20-29 ans ont été comptabilisés à l'issue de la semaine suivante.

• Chute du taux de reproduction du virus

Enfin, le taux de reproduction du virus - à nouveau scruté par CovidTracker - tremble et fléchit dans le pays. Il était mesuré à 2,2 - c'est-à-dire que chaque malade contaminait 2,2 individus jusque là indemnes - à la mi-juillet. Il est désormais de 1,76.

Sur le terrain, les impressions demeurent mitigées devant ces éclaircies faites de chiffres. Ce mercredi, Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière à Paris, a toutefois admis auprès de notre antenne: "On ne voit pas à Paris d'afflux massif de patients atteints d'une forme grave du virus. Un tiers des services de réanimation d'Île-de-France est occupé par de tels patients actuellement mais il n'y a pas d'augmentation importante. Ça reflète effectivement une stagnation de la progression de l'épidémie dans la région."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV