Surveillance renforcée, vaccination, traitements: ce qu'il faut retenir des annonces de Castex et Véran

Lors d'une conférence de presse ce jeudi, aux côtés du ministre de la Santé Olivier Véran, le Premier ministre a adopté un ton grave pour déclarer que "la situation sanitaire de notre pays s'est dégradée". À cet égard, Jean Castex a indiqué que vingt département faisaient désormais l'objet d'une surveillance renforcée, avec la possibilité de leur imposer de nouvelles restrictions si la situation ne s'améliore pas.
Il a cependant voulu adresser des notes "d'espoir nous permettant d'envisager le retour à la vie normale" dans plusieurs mois, avec un cap fixé "à la fin du printemps". Selon lui, l'impact de la campagne vaccinale, dont les chiffres modestes ont suscité les critiques, "commence à se faire sentir dans la population la plus âgée".
Départements sous surveillance, avancées de la vaccinations, possibles traitements contre le Covid-19... BFMTV.com fait le point sur les annonces lors de cette nouvelle conférence de presse ministérielle.
· "La situation sanitaire s'est dégradée au cours des derniers jours"
"Le virus gagne de nouveau du terrain depuis une semaine." Ce jeudi soir, le Premier ministre a déploré une "situation sanitaire qui s'est dégradée au cours des derniers jours", avec "plus de 30.000 cas positifs (mercredi, ndlr), un chiffre que nous n’avions plus atteint depuis novembre dernier.
Jean Castex a toutefois tenu à rassurer: "On n'est pas tout à fait dans la situation de la fin du mois d’octobre où nous avions une véritable flambée à peu près nationale, l'accélération était beaucoup plus forte qu’aujourd'hui. Donc cela nous permet d’avoir des mesures fortes mais adaptées aux territoires puisque l'épidémie n’est pas équivalente partout."
Pour cette raison, il a annoncé la mise sous surveillance renforcée de vingt départements afin de tenter d'endiguer cette épidémie qu'il a assimilée à "un jour sans fin".
· 20 départements en "surveillance renforcée"
Les départements concernés par cette surveillance renforcée sont toute l'Ile-de-France, le Rhône, les Bouches-du-Rhône, une grande partie des Hauts-de-France, la Drôme, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle ou encore l'Eure-et-Loir.
Ils "cumulent des indicateurs défavorables" à savoir un niveau d'incidence autour de 250 cas pour 100.000 habitants, une part de variant "supérieur à 50%", une pression hospitalière "proche du seuil critique" et "une circulation virale qui commence à s'accélérer sérieusement".
"J'ai demandé aux préfets d'engager des concertations avec les élus en vue (...) d'envisager, dans tout ou partie de ces territoires, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque" cette semaine, a indiqué le Premier ministre.
Ces deux agglomérations sont désormais reconfinés le week-end pour contrer la flambée de Covid-19.Un point sera fait "la semaine prochaine", et "si la situation continue de se dégrader, nous prendrons des mesures renforcées qui entreront en vigueur à compter du week-end du 6 mars", a-t-il ajouté.
Cette logique territoriale ne permet cependant pas d'envisager des mesures de relâchement "à ce jour", a précisé Jean Castex.
· Il faut "tout faire pour retarder le confinement”
Cette politique territoriale vise à éviter autant que possible la mise en place d’un nouveau confinement national. Le gouvernement veut d’abord "laisser à la vaccination le temps de produire des effets", a déclaré Jean Castex.
"Le confinement est un levier auquel nous devons recourir quand on ne peut pas faire autrement. Il faut le faire à bon escient, au bon moment et dans la bonne mesure", a ajouté le Premier ministre au cours ce jeudi soir
· Le variant anglais représente environ 50% des cas positifs
Le variant anglais du coronavirus, plus contagieux, "concerne désormais à peu près la moitié des personnes atteintes de la Covid en France", a annoncé le Premier ministre. Ce variant, qui représentait moins de 40% selon des chiffres diffusés il y a une semaine, fait craindre une explosion épidémique en raison de sa plus grande contagiosité.
· La vaccination proposée aux plus de 50 ans d'ici mi-mai
"D'ici fin mars, les deux tiers des personnes de plus de 75 ans seront vaccinées", a fixé le Premier ministre. L'étape suivante sera l'ouverture, début avril, de la vaccination aux plus de 65 ans. Ainsi, "à la mi-mai, la totalité des personnes de plus de 50 ans se seront vues proposer une première injection" contre le Covid-19, a indiqué Jean Castex en soulignant que 80% des résidents d'Ehpad "étaient désormais vaccinés".
Par ailleurs, "plus du quart des personnes de plus de 75 ans a été vacciné", a rapporté le chef du gouvernement, pour qui les chiffres démontrent que "les effets de la campagne de vaccination commencent à se faire sentir sur nos concitoyens les plus âgés".
Au total, 2,6 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin en France, dont 1,3 million de personnes ont été vaccinées avec les deux doses.
· L'ANSM autorise temporairement l'utilisation des traitements aux anticorps monoclonaux"
Olivier Véran a indiqué au cours du point presse que l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait donné son feu vert "temporaire" pour l'utilisation des anticorps monoclonaux afin de d'éviter que les patients Covid ne puissent contracter des formes graves de la maladie.
"Quelques 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des doses de ce traitement qui pourront commencer à être administrées avec prudence dans un cadre hospitalier pour les personnes pagées de 80 ans et plus et qui ont des troubles d'immunité", a précisé le ministre de la Santé.