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Santé

Santé mentale: près d'un tiers des moins de 24 ans ont déjà pensé au suicide au cours des derniers mois

Près d'un tiers des moins de 24 ans ont déjà pensé au suicide (PHOTO D'ILLUSTRATION)

Près d'un tiers des moins de 24 ans ont déjà pensé au suicide (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Olivier Douliery / AFP

L'Unafam dévoile son sondage sur la dépression ce vendredi. "Il y a urgence à agir", martèle l'association alors que le Covid-19 a accentué les troubles psychiques en France.

Alors que s'ouvrent en France les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, l'Unafam et la Fondation Pierre Deniker dévoilent ce lundi les résultats préoccupants de leur sondage sur la dépression. Réalisé avec l'institut CSA et le laboratoire Janssen, ce sondage montre notamment que 10% des Français ont eu des pensées suicidaires au cours de ces derniers mois, un chiffre qui monte à 30% chez les 18 à 24 ans .

ll révèle aussi que la pandémie et les restrictions sanitaires liées au Covid-19 ont accentué les troubles psychiques des Français, qui sont désormais plus de 12 millions à en souffrir. L'isolement, les angoisses ainsi que les violences intra-familiales dans l'intimité des confinements ont aussi été les détonateurs de nouvelles souffrances.

"Il y a urgence à agir"

"En 2021, on est passé d'une personne sur cinq touchée par ces troubles à une personne sur quatre", alerte Rachel Bocher, cheffe du service psychiatrie du CHU de Nantes auprès de l'AFP. Un constat que partage l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).

Le sondage de l'association montre également que 10% des Français souffrent de dépression mais que seul un tiers d'entre eux est suivi par un professionnel de santé. Or, "la dépression se soigne", rappelle l'Unafam pour qui "il y a urgence à agir".

Numéro national de prévention

La moitié des personnes souffrant de dépression ont vu leur maladie s'aggraver durant la pandémie. Les professionnels de santé constatent, eux, que le coronavirus a fait augmenter le nombre de leurs patients en souffrance psychique tout en nuisant à leur exercice (confinements, rendez-vous annulés...).

Afin de tenter d'apporter une réponse, un numéro national de prévention du suicide a été mis en place. Il entrera "en fonctionnement" ce vendredi.

"Gratuit, accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, depuis tout le territoire national, ce numéro", promis en juillet 2020 dans le cadre du Ségur de la santé, "permettra d'apporter une réponse immédiate aux personnes en détresse psychique et à risque suicidaire", a déclaré Olivier Véran en ouverture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie.

La psychiatrie espère des annonces fortes

Les professionnels du secteur espèrent qu'un plan d'urgence sera aussi mis en place afin de secourir une psychiatrie publique sinistrée. Avec des lits "fermés par dizaines de milliers" ces dernières décennies et un sous-financement chronique, impossible d'absorber la hausse de 40% des patients suivis en dix ans, estime Norbert Skurnik, président de l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp) auprès de l'AFP.

Cependant, plus qu'un grand plan, les professionnels de la santé mentale s'attendent plutôt à ce qu'Emmanuel Macron annonce la généralisation du remboursement des consultations de psychologues libéraux par l'Assurance maladie, après plusieurs expérimentations locales et la création d'un "chèque psy" pour les enfants en avril.

Diane Regny avec AFP