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Plan prévention: meilleur remboursement des traitements anti-tabac

Substituts nicotiniques.

Substituts nicotiniques. - AFP

Traitements antitabac remboursés comme n'importe quel médicament, vaccination antigrippe en pharmacie, dépistage du cancer du col de l'utérus... Le gouvernement a dévoilé lundi le volet prévention de sa stratégie santé.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ont présenté lundi matin le plan santé "priorité prévention", lors d'un comité interministériel au siège de l'agence sanitaire Santé Publique France à Saint-Maurice dans le Val-de-Marne. Au total, ce plan "représente un investissement de 400 millions d'euros pour 5 ans", a indiqué le gouvernement. Il comporte 25 mesures qui mettent l'accent sur la prévention.

L'ambition est de mettre en place une "vraie politique de prévention (qui) permettrait de préserver près de 100.000 vies par an", avance Edouard Philippe. 

Le plan comprend quelques mesures très concrètes, dont voici les principales.

> Les traitements antitabac mieux remboursés

Les traitements antitabac vont progressivement être remboursés comme n'importe quel médicament, à la place du forfait de 150 euros par an qui existe actuellement, selon le volet prévention de la stratégie santé du gouvernement dévoilé lundi.

"Ce mouvement est progressif car il implique une démarche des laboratoires. Un premier produit sera inscrit dès cette semaine au remboursement", indique le document. Le but est de "lever les freins liés à l'avance de frais systématique" entraînée par le système de forfait, afin d'inciter davantage de fumeurs à arrêter. 

La lutte contre le tabagisme est un des chevaux de bataille d'Agnès Buzyn, déjà à l'origine de l'augmentation du prix du paquet de cigarettes à 10 euros d'ici novembre 2020.

"En France, plus de 13 millions de personnes fument" et le tabac, "source majeure de cancers, de maladies cardiovasculaires et d'insuffisance respiratoire, est responsable de 73.000 décès chaque année", rappelle le gouvernement.

> Généralisation de la vaccination contre la grippe

Autre mesure concrète annoncée: le gouvernement veut "généraliser dès 2019" la vaccination en pharmacie contre la grippe. Une expérimentation sur certaines populations s'est déroulée avec succès dans deux régions cet hiver, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes.

Entre octobre et fin janvier, 155.944 personnes ont été vaccinées contre la grippe en pharmacie dans ces régions-tests, soit quatre fois plus que l'objectif initial, selon l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO).

Lancée en octobre pour trois ans, cette expérimentation n'était pas ouverte à tous les patients adultes. Elle se limitait à ceux à qui le vaccin est recommandé (plus de 65 ans, patients souffrant de certaines pathologies etc.). Elle excluait les femmes enceintes et les personnes qui se faisaient vacciner pour la première fois.

Les pharmaciens demandaient la levée de ces restrictions. Le document publié par le gouvernement ne précise pas si la généralisation du dispositif concernera tous les patients.

> Meilleur dépistage du cancer du col de l'utérus

Le gouvernement veut également "introduire un troisième programme national de dépistage organisé, celui du cancer du col de l'utérus", après le cancer du sein et le cancer colorectal.

"Concrètement, toutes les femmes n'ayant pas réalisé de frottis dans les 3 dernières années seront invitées à le faire, avec une prise en charge à 100 % du frottis", selon le plan prévention.

Cette prise en charge avait été annoncée dès dimanche par Agnès Buzyn. Le cancer du col de l'utérus représente 3.000 nouveaux cas par an et provoque plus de 1.000 décès chaque année.

> Pictogramme, dépistage de l'hépatite C et étiquetage Nutriscore

Parmi les autres mesures notables, le plan propose d'agrandir le pictogramme "interdit aux femmes enceintes" sur les bouteilles d'alcool en 2019 et de renforcer le dépistage de l'hépatite C pour éliminer cette maladie à l'horizon 2025.

Le gouvernement prévoit aussi d'étendre aux cantines, à partir de 2020, le logo à cinq couleurs Nutriscore pour "contribuer à l'éducation nutritionnelle des enfants". Cet étiquetage est destiné à informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments.

David Namias avec AFP