Ouverture de la vaccination aux + de 55 ans: Xavier Bertrand dénonce un "écran de fumée"

Une nouvelle étape dans la stratégie vaccinale en France pour lutter contre le Covid-19 démarre cette semaine, avec l'ouverture des injections à toutes les personnes âgées de 55 ans et plus sans autres conditions. "Un écran de fumée", critique Xavier Bertrand, invité de RMC et BFMTV ce lundi matin.
"J'avais dit au tout début de l'année, que cette stratégie vaccinale devait être modifiée, aujourd'hui on nous annonce que les plus de 55 ans peuvent se faire vacciner, mais la vérité c'est qu'on n'a pas encore vacciné tous les plus de 70 ans" dénonce le président de la région des Hauts-de-France, candidat à sa propre succession. "Il y a beaucoup d'effets d'annonce dans tout ça, et une fois encore j'aimerais qu'on nous dise la vérité", poursuit-il.
Plusieurs facteurs, annoncés officiellement ces dernières semaines, sont censés matérialiser la montée en puissance de la campagne vaccinale dans l'Hexagone, à commencer par la livraison de plusieurs millions de doses, au coeur des difficultés rencontrées depuis le début de l'année. Une bonne nouvelle en apparence, mais que notre invité aborde avec prudence: "L'accélération de la livraison des doses de vaccin, ça corresponde à quoi exactement?", questionne celui qui brigue également l'Élysée l'année prochaine.
"Je vois à chaque fois qu'on nous promet une accélération (...) il y a des centres qui n'ont pas les doses de vaccin nécessaires." Et l'ancien ministre de la Santé de poursuivre: "Dire aujourd'hui on vaccine les plus de 55 ans, c'est un écran de fumée... La question centrale c'est: 'combien de doses supplémentaires auront-nous ce mois-ci?'"
Les plus fragiles, puis les plus exposés
Tout en dénonçant "une forme de bureaucratie qui est présente et qui nous empêche de faire", Xavier Bertrand estime qu'il faut totalement revoir l'approche pratiquée actuellement pour rouvrir plus rapidement le pays. "Je pense qu'il est temps aujourd'hui que l'on arrête de dire que l'on vaccine par tranche d'âge, la priorité ce sont les 15 millions de Français qui sont les plus fragiles", affirme-t-il, avant d'énumérer les prochains publics à vacciner ensuite:
"Une fois qu'on a fait les plus fragiles, on fait les plus exposés, les enseignants, le chauffeur de taxi, la caissière."
Pour finir, l'élu suggère de proposer la vaccination "aux étudiants qui voudront reprendre les cours en présentiel, tous ceux qui ne peuvent pas télétravailler, ceux qui côtoient du monde, tous ceux qui en rentrant chez eux présentent plus de risque car ils croisent du monde". Autant de personnes à qui proposer un vaccin, une fois les plus fragiles immunisés.