"Oublier le 31 décembre": que font les autres pays?

De nombreux pays craignent une multiplication des contaminations au terme de la période des fêtes de fin d'année, et mettent en place différentes mesures.

Les Français pourront-ils célébrer le passage à 2021? Alors que le Premier ministre Jean Castex doit prendre la parole ce jeudi afin d’annoncer les règles pour les prochaines semaines, l’inquiétude est de plus en plus forte concernant les fêtes de fin d’année. Selon les dernières informations de BFMTV, si Noël devrait être préservé, le 31 décembre est quant à lui en sursis, l'objectif des 5000 contaminations par jour étant loin d'être atteint.

Invité ce jeudi matin sur BFMTV-RMC, le professeur Gilles Pialloux a fait part de son pessimisme et a estimé qu’il valait mieux "oublier" le 31 décembre prochain. "Je ne vois pas comment on pourrait couper au couvre-feu, avec une contrainte horaire plus restreinte qui aurait un impact sur la sphère privée. Je crois que le 31, il faut l’oublier, on est en train de discuter à protéger 2021", a-t-il fait valoir.

Des interrogations qui ne sont d’ailleurs pas propres à la France puisque dans plusieurs autres pays aussi, l’idée de sacrifier le Nouvel an fait également son chemin.

· Allemagne

C’est au bord des larmes qu'Angela Merkel s’est présentée devant les députés du Bundestag ce mercredi. La chancelière allemande, dans un pays où les contaminations bondissent depuis plusieurs jours, a appelé à de nouvelles restrictions pour les fêtes de fin d’année.

"Si nous avons trop de contacts à Noël et après, et si cela signifie que c'est le dernier Noël avec les grands-parents, alors nous aurons échoué. On ne peut pas se le permettre", a-t-elle lancé, très émue.

Ainsi, Angela Merkel s'est déclarée favorable à des mesures plus drastiques, dont la fermeture des magasins non-essentiels et des écoles entre Noël et la mi-janvier, ainsi que la réduction "au minimum" des contacts d'ici les fêtes. En outre, l’Académie nationale des sciences allemande Leopoldina recommande un "verrouillage strict" pour la période à venir, révèle le quotidien allemand Tagesspiegel.

Si le réveillon de Noël devrait être épargné, avec des réunions familiales autorisées jusqu’à 10 personnes dans un lieu privé, le Nouvel an est quant à lui pointé du doigt.

Ainsi, les pétards et feux d’artifice seront interdits le 31 décembre, tout comme possiblement les fêtes organisées ce jour-là.

· Espagne

De l’autre côté des Pyrénées, la situation sanitaire reste également fragile. Alors pour éviter un "effet Thanksgiving" après les fêtes de fin d’année, les autorités espagnoles ont également décidé d’agir en interdisant les voyages entre communautés autonomes entre les 23 décembre et 6 janvier, sauf pour voir de la famille ou des amis très proches, a fait savoir ce mercredi le ministre de la Santé Salvador Illa. Certaines régions dont celles de Murcie ou l’Andalousie ont précisé que les voyages ne seraient autorisés que pour les parents de sang.

En outre, de nombreuses régions autonomes appellent le pouvoir central à durcir ces règles. Ce sera par exemple le cas de la Galice qui a annoncé que pour les différents réveillons, la jauge devait être passée à 6 personnes et non à 10. D’autres communautés, dont le Pays Basque, la Navarre ou l’Aragon, appellent également à un durcissement des mesures, souligne Diario Sur.

Localement déjà, plusieurs mesures censées empêcher les trop grands rassemblements ont été prises. A Madrid, le gouvernement régional a ainsi décidé de l’interdiction des célébrations dans les lieux publics, dont la Puerta del Sol, où les Madrilènes se réunissent traditionnellement.

· Italie

Le pays le plus touché d'Europe en termes de mortalité compte bien éviter une troisième vague, déjà évoquée par plusieurs scientifiques. Pour cela, le gouvernement a lui aussi décidé de durcir ses mesures et de mettre sous cloche sa population d'ici la fin de l'année.

Ainsi, du 21 décembre au 6 janvier 2021, il sera strictement interdit, sauf pour raisons professionnels, de voyager d'une région à l'autre. Comme le précise encore Ouest-France, pour le 1er janvier mais aussi le 25 décembre, il sera en outre interdit de quitter sa commune de résidence afin d'empêcher la propagation du virus.

Toujours en ce qui concerne les deux réveillons, le vice-ministre de la Santé Pierpaolo Sileri avait annoncé que seules six personnes devaient se retrouver à la même table ces jours-là.

· Grande-Bretagne

Si à l'heure actuelle aucune nouvelle prérogative n'a été donnée dans ce pays embourbé dans des négociations infinies sur le Brexit, la population devrait pouvoir se déplacer sur l'ensemble du territoire. Pour autant, au début du mois, le Premier ministre Boris Johnson avait appelé à la plus grande prudence.

Malgré tout, des initiatives locales sont mises en place, notamment à Londres, où le maire Sadiq Khan a annoncé l'interdiction des traditionnelles célébrations dans la capitale. Ainsi, "il n'y aura pas de feux d'artifice" et "rien ne sera organisé", a avertib l'édile. L'an dernier, 100.000 personnes s'étaient rassemblées sur les bords de la Tamise.

Sadiq Khan a toutefois promis qu'une solution de rechange serait proposée aux Londoniens. "Ce sur quoi nous travaillons, nous ne sommes pas encore en mesure de l'expliquer, mais ce sera quelque chose dont les gens peuvent profiter dans le confort et la sécurité de leur salon à la télévision."

· Portugal

Au contraire du reste de l'Europe, le second pays de la péninsule ibérique ne semble pas vouloir intensifier ses mesures pour les fêtes de fin d'année. Début décembre, le chef du gouvernement Antonio Costa a souligné que l'objectif des autorités était "le prolongement des mesures actuellement en vigueur" afin de permettre les célébrations de Noël et du Nouvel an.

Pour l'heure, un confinement quasi-global touche le pays après que certaines villes seulement ont été concernées. En outre, un couvre-feu a également été mis en place de 23h à 5h du matin, et à partir de 13h le week-end.

Ce couvre-feu devrait se voir réduit pour la Saint-Sylvestre, jour où les restaurants auront l'autorisation de rester ouverts plus longtemps. Les déplacements dans le pays et les fêtes publiques seront en revanche prohibés.

· Etats-Unis et Canada

De l'autre côté de l'Atlantique, la situation reste critique puisque 3000 morts ont été recensés ces dernières 24 heures aux Etats-Unis. Face à cette nouvelle flambée, plusieurs Etats du pays réfléchissent à un nouveau confinement, alors que les habitants de Californie sont déjà appelés à rester chez eux.

Surtout, les autorités sanitaires souhaitent éviter un nouvel "effet Thanksgiving." Malgré les recommandations des Centres de prévention des maladies (CDC), nombreux sont les méricains à avoir organisé des fêtes et depuis, les chiffres de contaminations ne cessent d'augmenter.

Au Canada, l'image a fait le tour du monde, Brian Pallister, gouverneur de la province du Manitoba, s'est présenté en larmes devant ses administrés lors d'une allocution télévisée dans laquelle il appelait à ne pas de déplacer dans le pays pour les fêtes de fin d'année.

A Québec, François Legault, gouverneur de la province francophone, a quant à lui interdit les rassemblements dans plusieurs zones rouges durant les fêtes.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV