Michel Barnier opéré: qu'est-ce qu'une lésion cervicale?

Michel Barnier a été opéré le week-end dernier d'une "lésion cervicale", a-t-on appris ce lundi 28 octobre dans un communiqué de presse diffusé par Matignon. Les résultats de l'analyse "seront connus d'ici quelque semaines", précise encore les services du Premier ministre, avant d'ajouter que "tout s'est très bien passé".
Si aucune autre information n'a pour l'instant filtré, on sait que le chef du gouvernement, âgé de 73 ans, reprendra ses activités publiques avec le Conseil des Ministres de ce jeudi 31 octobre.
"Le Premier ministre va reprendre son activité assez vite donc on n'est pas sur une opération importante mais probablement bénigne", a analysé le médecin généraliste Jérôme Marty sur notre plateau. "Sans dossier médical, il est difficile de savoir de quel type de lésion cervicale il s'agit", a-t-il néanmoins ajouté.
Une douleur vive à l'arrière du cou
Le terme lésion cervicale peut désigner plusieurs réalités médicales, de douleurs bégignes, comme des torticolis, à des cas plus graves, comme des maladies inflammatoires, infectieuses ou liées à une tumeur.
Dans le cas le plus commun, il s'agit d'une cervicalgie, une douleur vive "présente à l'arrière du cou", explique le site officiel de l'Assurance maladie.
Parmi elles, les cervicalgies dites "communes", qui "surviennent en dehors d'un traumatisme et en l'absence de maladie pouvant être à l'origine des douleurs", souligne l'Assurance maladie. En cause, les activités professionnelles ou sportives, les mauvaises positions, l'arthrose et l'anxiété. Parmi ces cervicalgies communes, on distingue celles posturales du jeune adulte, celles du sujet plus âgé et le torticolis.
Il y a, ensuite, les lésions ou entorses cervicales, dues à un traumatisme, plus communément appelées "coup du lapin" ou "coup de fouet cervical". Elles sont causées "par une flexion brutale et rapide du cou, immédiatement suivi par une extension avec un étirement" notamment en raison d'un choc arrière dans un véhicule ou lors d'un plongeon.
Des cas plus rares liés à une maladie inflammatoire ou une tumeur
Mais l'Assurance maladie distingue aussi les cervicalgies symptomatiques, c'est-à-dire quand la douleur provient d'une maladie locale ou générale. Avant de noter qu'il s'agit "de cas plus rares liés à une maladie inflammatoire, infectieuse ou à une tumeur".
Le fait que le communiqué de Matignon mentionne des analyses en cours peuvent laisser penser que le problème médical du Premier ministre entre dans cette catégorie-là selon le Dr Christophe Prudhomme. Ce dernier, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France, explique au Huffpost que "différents organes" peuvent être "atteints": "la thyroïde, qui peut présenter des dysfonctionnements ou des tumeurs bénignes ou malignes ; les ganglions, avec des lésions infectieuses ou cancéreuses ; ou une métastase d’un autre cancer".
Les termes de lésion cervicale couvrent également les cancers de la zone ORL, précise le spécialiste au média en ligne. À l'image de ceux de la bouche ou du larynx. Ils surviennent le plus souvent chez des patients fumeurs, qui souffrent d’alcoolisme ou exercent des professions à risque d’inhaler des substances toxiques.
Maux de tête, sensations vertigineuses, contracture des muscles...
Parmi les symptomes qui peuvent indiquer une cervicalgie, en dehors d'une douleur dans le cou, l'Assurance maladie note que l'on peut ressentir des maux de tête, des sensations vertigineuses, une contracture des muscles du cou et une augmentation des muscles du cou. Dans le cas d'une lésion cervicale issue d'un traumatisme, il peut intervenir des troubles de la vue, des troubles auditifs, des anomalies du sommeil, de la concentration et de la mémoire.
Si la cervicalgie est commune et qu'elle dure moins de 4 à 6 semaines, l'organisme estime que l'examen par son médecin est "suffisant". Au-delà de ce délai, "des examens radiologiques peuvent être nécessaires". Lorsqu'un traumatisme est à l'origine de la douleur, l'imagerie cervicale est "nécessaire d'emblée" mais surtout quand le choc a été violent, que la personne présente des troubles neurologiques, qu'elle a plus de 65 ans ou une maladie chronique du rachis.