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Lieux de contamination, hausse du taux d'incidence... Le point sur l'épidémie de Covid-19 en France

Le marché d'Aix-en-Provence (Photo d'illustration)

Le marché d'Aix-en-Provence (Photo d'illustration) - Flickr - CC Commons - Stefan Kramer

Après une dizaine de semaines d'amélioration, la situation sanitaire se dégrade à nouveau en France à cause du variant Delta. Le nombre de contaminations progresse, notamment dans les lieux clos où le port du masque ne peut pas être systématique.

À trois jours de l'allocution d'Emmanuel Macron prévue lundi soir, le Conseil scientifique a déploré "un relâchement massif des gestes barrières" et réclamé un nouveau tour de vis à l'exécutif, afin de contenir la hausse des contaminations attribuée au variant Delta. La propagation rapide chez les jeunes inquiète, sur fond de réouverture des discothèques ce vendredi soir.

Dans son avis paru vendredi, le Conseil avertit qu'une "quatrième vague liée au variant Delta pourrait survenir rapidement, avec un retentissement sur le système de soins, malgré un niveau élevé de vaccination", jugé "insuffisant".

· Le taux d'incidence connaît une hausse rapide

Après 11 semaines consécutives d'amélioration des indicateurs, Santé Publique France déplore effectivement, dans son dernier point épidémiologique publié jeudi, une "dégradation de la situation en France. Le taux d'incidence s'établit désormais à 25 cas pour 100.000 habitants, un chiffre en hausse de 31% par rapport à la semaine passée.

Santé Publique France note aussi une "augmentation marquée du taux d'incidence particulièrement chez les 15/44 ans". Dans cette tranche d'âge, le taux d'incidence a augmenté de 53% sur la semaine du 28 juin au 4 juillet; et de 12% chez les 45-64 ans.

"Le taux de croissance actuel, qui est de 45 à 50% par semaine, est l'un des plus forts depuis le début de l'épidémie", souligne ce vendredi Guillaume Rozier, le fondateur du site Covidtracker sur BFMTV.

Jeudi soir, on comptait 4442 nouvelles contaminations sur le territoire national, soit 70% de plus qu'une semaine plus tôt. Sur les sept derniers jours, la France a enregistré une moyenne de plus de 3000 nouveaux cas quotidiens, contre moins de 2000 une semaine avant.

· Des contaminations dans les lieux clos, sans masque

Par ailleurs, les données du contact tracing indiquent une forte hausse du nombre de cas ayant fréquenté des lieux propices à la contamination, à savoir les réunions privées, les restaurants et les bars, où le port du masque ne peut pas être systématique, et dans des cas de retour de voyage à l’étranger.

· La part du variant Delta progresse

Les résultats de l'enquête Flash réalisée le 22 juin ont par ailleurs révélé une augmentation "marquée" de la part du variant Delta dans le nombre de nouvelles contaminations détectées. En deux semaines, la part du variant Delta est passée de 8,5% à 30,5%.

Part du variant Delta dans les contaminations en France, selon Santé Publique France.
Part du variant Delta dans les contaminations en France, selon Santé Publique France. © BFMTV

· Pas de répercussion sur l'hôpital pour l'instant

Pour l'instant, cette hausse des contaminations ne se voit pas à l'hôpital, ce qui est logique puisqu'il y a un délai entre la détection d'un cas et l'éventuelle hospitalisation du patient. Les chiffres y sont donc toujours en baisse: il y a actuellement moins de 1000 malades du Covid dans les services de réanimation (et environ 7000 en tout à l'hôpital), contre un pic de 6000 (et plus de 30.000 au global) fin avril. Le nombre de morts, lui aussi, est toujours en baisse depuis la semaine dernière.

Pour Bruno Lina, professeur de virologie et membre du Conseil scientifique interrogé ce vendredi sur notre antenne, il est "évident que le variant Delta va donner une nouvelle vague épidémique" en France. Daniel Lévy-Bruhl, expert à Santé publique France, explique lui aussi à l'AFP qu'il est "inévitable" que l'augmentation finisse par toucher l'hôpital si la hausse des contaminations se poursuit. Et dans ce cas-là, cela concernera "de façon disproportionnée les sujets à risque non vaccinés".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV