Les autorités alertent sur la hause des noyades: les bons gestes à connaître pour éviter les drames

Chercher à se rafraîchir oui, mais pas au péril de sa vie. Météo France place ce lundi 40 départements en vigilance orange canicule. Avec le retour des fortes chaleurs, une hausse des noyades est à craindre. Sur les 15 derniers jours de juillet, Santé publique France (SPF) compte 22% d'incidents en plus par rapport à la même période en 2023 (1er juin au 31 juillet) .
Si dans son dernier bulletin Santé publique France (SPF) a pointé un chiffre global des noyades en baisse de 16% en comparaison à la même période 2023, c'est principalement à cause des conditions météorologiques, moins favorables à la baignade que l'année passée lors des premières semaines de l'été.
Les départements avec une façade maritime sont évidemment les plus touchés lorsque le mercure augmente. Le Var, recense ainsi 40 incidents de noyade sur le mois de juillet 2024 (612 au niveau national). Plus largement, la Côte d'Azur décompte 10 noyades depuis le 1er juillet. Soit trois fois plus qu'à la même période en 2023.
"On ne s'improvise pas sauveteur"
Interrogé ce lundi 12 août sur BFMTV, Axel Lamotte, responsable de communication à la Fédération française des maîtres-nageurs sauveteurs (FFMNS), le martèle: "le meilleur réflexe c'est la prévention".
"Adulte ou enfant, l'eau ce n'est pas notre élément. C'est un élément extraordinaire pour pratiquer l'activité quelle qu'elle soit. On a été émerveillé par les résultats de nos nageurs (aux Jeux olympiques de Paris). Mais elle réserve toujours des surprises."
Une extrême prudence est de mise concernant les enfants, public le plus touché par le risque de noyade, car souvent sans conscience du danger encouru, ou profitant d'un moment d'inattention des parents. "Le mieux c'est d'être dans l'eau avec l'enfant, là où on a pied." Toutefois, "on ne s'improvise pas sauveteur", alerte-t-il.
Ne pas se surestimer
Pour les adultes, encore une fois, la prévention empêche des situations dramatiques. "On nage le long du littoral, là où on a pied, aux ordres de surveillance, entre les deux drapeaux, et par deux." Pourquoi? "Il y en a toujours un qui peut prévenir ou qui peut aider la victime de prise d'un malaise et la ramener au bord.
Il ne faut pas se penser meilleur nageur qu'on l'est. "Il peut y avoir des différences de températures, des différences de niveau, des courants, rappelle Axel Lamotte. On peut toujours être surpris".
Que faire alors en cas de difficulté à atteindre la plage? Encore une fois, Axel Lamotte rappelle des conseils frappés du sceau du bon sens, mais trop souvent ignorés. Pour les adultes, il faut "nager le long du littoral, là où on a pied. On est pas obligés de nager vers la bouée des 300 mètres". N'est pas Léon Marchand qui veut.
Évidemment, "si on est imprudent et qu'on va au large, on appelle les secours". Mais il faut garder en tête que le maître nageur doit pouvoir "rejoindre la victime et la ramener au bord", ce qui "demande quand même quelques minutes", qui peuvent être "fatales" au nageur en détresse.
Se former aux gestes qui sauvent
Et en l'absence de sauveteur? "Vous prenez une serviette, vous la mouillez bien, vous la lancez et puis vous tractez la victime vers un endroit où elle peut avoir pied."
Axel Lamotte plaide d'ailleurs pour la démocratisation du "Sécu'Nage", une formation dispensée par les secouristes, découpée en 3 niveaux.
Le premier niveau, c'est savoir se sauver. Le deuxième niveau, c'est je sais nager. Et le troisième niveau, on apprend aux jeunes à sauver son prochain.
Un véritable enjeu de santé publique. Selon Santé publique France, sur la saison 2023, les enfants de moins de 6 ans représentaient 30% des victimes de noyade.