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Santé

Le burn-out, un nouveau risque professionnel pris en compte par le gouvernement

L'open space favorise-t-il le burn out?

L'open space favorise-t-il le burn out? - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le burn-out ou syndrome d'épuisement professionnel mobilise mercredi un groupe d'experts mandatés par le gouvernement. Le but: faire reconnaître ce mal en tant que maladie professionnelle.

"C'était une peur panique à l'idée de retourner au travail, je faisais des cauchemars violents", explique Léa G., directrice des achats dans une PME. Comme des milliers de travailleurs, cette femme a été victime de burn-out, un syndrome d'épuisement professionnel dont le gouvernement a pris la mesure en demandant à des experts de réfléchir à sa prévention.

La mission de ce groupe de travail, mis en place par le ministère du Travail, est de "clarifier ce que recouvre le burn-out", et faire des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome. Une première réunion est organisée ce mercredi.

Le ministère insiste en revanche sur le fait que ce groupe, composé d'experts, de médecins et de psychologues, "n'a pas vocation à traiter des questions de reconnaissance et de réparation".

La reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle est réclamée par le cabinet Technologia, spécialisé dans la prévention des risques professionnels.

Le burn-out touche des personnes "extrêmement investies dans leur travail"

Une étude de ce cabinet évalue à trois millions le nombre d'actifs qui ont un risque élevé de développer ce syndrome. Toutes les catégories professionnelles sont concernées, mais le risque est particulièrement élevé chez les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les chefs d'entreprise et les cadres.

Le burn-out touche des personnes "extrêmement investies et dont la place du travail dans la construction mentale est très importante", a souligné lors d'un récent colloque Magalie Giné, psychologue clinicienne du travail.

Médecin du travail, Agnès Martineau-Arbes, relève que le sur-engagement au travail est le point commun à toutes les personnes qui développent un burn out.

"Mais, avant le sur-engagement, il y a l'engagement. La personne s'éclate, aime ce qu'elle fait, a du plaisir. Et, à un moment donné, pour X raisons - un changement de poste, de chef, une restructuration -, elle va rentrer dans un cercle vicieux", explique-t-elle.

Le plaisir va chuter petit à petit pour faire place à l'anxiété. La personne va développer des signes physiques et commencer à voir qu'elle n'est plus aussi efficace et entrer dans une "phase d'obstination frénétique".

Des troubles de concentration vont survenir, des erreurs... "La personne va mettre une telle énergie pour lutter contre ça, qu'elle sera épuisée sur le plan émotionnel et physique", poursuit le médecin du travail.

D. N. avec AFP