Fatigués, surmenés? Le "burn-out" vous guette peut-être

L'open space, un endroit pas toujours évident pour travailler. (illustration) - -
Plus de 3 millions d'actifs ont un risque élevé de faire un "burn-out", selon une étude publiée mercredi par le cabinet Technologia. Fac à l'étendue des travailleurs concernés, le cabinet lance un appel pour la reconnaissance par les autorités de ce syndrome d'épuisement professionnel. Explications.
Le "burn-out", c'est quoi?
• Fatigue chronique. Il y a un flou sur la définition clinique de ce syndrome "d'épuisement professionnel" qui se traduit par une immense fatigue et la sensation d'être "vidé", éventuellement associées à des douleurs physiques ou des manifestations de stress et d'angoisse.
• Encadré par la Sécu. A l'heure actuelle, le "burn-out" peut être reconnu au titre de l'article L 461-1 du code de la sécurité sociale, mais uniquement si la maladie justifie une incapacité permanente de plus de 25% et si un lien "direct et essentiel" avec le travail a été mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Seuls quelques dizaines de cas sont reconnus chaque année.
Qui est concerné?
• 3,2 millions d'actifs. Le cabinet de prévention des risques professionnels s'est fondé sur un sondage mené auprès de 1.000 actifs. Il en ressort que 12,6% encourent un "burn-out", ce qui, rapporté à l'ensemble de la population, porte le nombre de personnes concernées à 3,2 millions d'actifs.
• Agriculteurs et cadres en premières lignes. Technologia, qui est notamment intervenu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008-2009, indique que le risque de "burn-out", caractérisé par un travail excessif et compulsif, est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5%), devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7%) et les cadres (19%). Viennent ensuite les ouvriers (13,2%), les professions intermédiaires (9,8%) et les employés (6,8%).
• Sans antécédents. L'affection touche des personnes sans antécédents psychiques et les pathologies "ne concernent que la sphère professionnelle", indique Technologia, pour lequel le lien "direct et essentiel" avec le travail est établi.
Un site pour alerter
Technologia lance donc un appel (appel-burnout.fr) pour la reconnaissance par la sécurité sociale du "burn-out" via la création de trois nouveaux tableaux de maladies professionnelles: dépression d'épuisement, état de stress répété et anxiété généralisée.
Le cabinet avait déjà été à l'initiative d'un appel visant à créer un observatoire du suicide, alors que la France affiche l'un des taux les plus élevés en Europe (plus de 10.000 par an). Cet appel avait été suivi d'effet en septembre, le gouvernement lançant un tel organisme.
L'étude a été menée en ligne du 30 juillet au 20 août, auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 actifs, selon la méthode des quotas.