L'ANSM sanctionne 4 entreprises "promouvant des thérapies cellulaires dendritiques" contre le cancer

L'entrée du siège de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le 17 octobre 2017 à Paris (photo d'illustration). - ALAIN JOCARD / AFP
La sanction tombe pour quatre entreprises. Ce vendredi 14 février, l'Agence nationale de sûreté du médicament (ANSM) annonce prendre des mesures contre des sociétés promouvant illégalement ce qui est présenté comme un traitement contre le cancer prétendument efficace et sans effets indésirables.
Les sociétés sont accusées par l'autorité sanitaire de présenter "de manière infondée leur traitement comme une solution efficace contre le cancer", mettant également en exergue des supposés avantages pour les malades.
Le "traitement" en question est la thérapie cellulaire dendritique (TCD). Vendu 18.950 euros aux volontaires par l'une des entreprises mises en cause. Grossièrement, ce processus consisterait à extraire du corps des cellules immunitaires pour les booster avant de les réinjecter dans le corps dans l'objectif qu'elles s'attaquent aux cellules cancéreuses.
Pas d'autorisation en France ou ailleurs en Europe
L'ANSM ne présume pas du caractère efficace ou non de ladite thérapie dans son communiqué de presse. Elle souligne que les entreprises se sont soustraites à toutes les contraintes réglementaires censées mesurer l'efficacité et la sécurité des traitements proposés aux patients. Ainsi, ces médicaments ne font pas l'objet d'une autorisation de mise sur le marché. Ni en France, ni en Europe.
"La thérapie cellulaire dendritique utilisée dans le traitement contre le cancer répond à la définition du médicament mais n’a pas fait l'objet d’une autorisation de mise sur le marché(...) Nous prenons donc des décisions de police sanitaire à l’encontre des sociétés concernées, notamment pour suspendre la promotion illégale de cette thérapie", écrit l'agence.
Les autorités sanitaires s'inquiètent que ces alternatives douteuses éloignent les malades des traitements qui, eux, "ont fait leurs preuves". Des essais sont bien en cours pour juger tous les aspects (efficacité, sûreté) de la TCD.
"Nous nous réservons le droit de saisir le procureur de la République"
Pour l'instant, la "sanction" apportée par la police sanitaire est la suspension de la promotion des thérapies par les entreprises, "jusqu'à la mise en conformité à la réglementation qui lui est applicable".
Mais d'autres actions pourraient suivre. Des investigations sont toujours en cours en lien avec d'autres agences sanitaires européennes. L'ANSM indique de plus se "réserver le droit de saisir le procureur de la république" et menace les entreprises d'un signalement Pharos.
Un message est également adressé aux personnes ayant recours à ces "traitements". Il leur est recommandé de prendre contact avec son oncologue pour lui détailler les traitements pris et les actes pratiqués, et à signaler tous les effets indésirables potentiels.