"Je peux respirer": une double greffe des poumons réalisée par un robot, une première mondiale

Une bonne nouvelle pour de nombreux malades. Une double greffe des poumons a été entièrement réalisée de façon robotisée dans un hôpital de New York, aux États-Unis, a annoncé jeudi 21 novembre l'agence Reuters. C'est une première mondiale.
L'opération a été réalisée au NYU Langone Health Center, un centre hospitalier situé dans le quartier de Manhattan, le 22 octobre dernier.
La patiente qui a bénéficié de cette greffe inédite est Cheryl Mehrkar, une Américaine de 57 ans. Cette dernière souffre depuis plus d'une dizaine d'années d'une bronchopneumopathie chronique obstructive, aussi dite BPCO. Il s'agit d'une maladie chronique due à une inflammation et une obstruction permanente et progressive des bronches. Elle est souvent liée au tabagisme.
Appelée 5 jours après avoir été mise sur liste d'attente
Dans le cas de Cheryl Mehrkar, sa maladie s'est aggravée ces dernières années en raison d'une infection au Covid-19. C'est lors d'une intervention que cette ambulancière, aussi directrice d'une école de karaté, se rend compte que sa santé a empiré.
"L'agent de sécurité de 85 ans a monté les escaliers mieux que moi. (...) Je savais que ce n'était pas bon signe", raconte-t-elle à Reuters, se remémorant son inquiétude.
Plus d'autre solution alors pour la quinquagénaire: elle doit subir une greffe des poumons. Inscrite sur liste d'attente, elle se prépare à devoir patienter plusieurs mois. Mais cinq jours après seulement, la bonne nouvelle arrive.
"Ma première réaction a été: 'Mon Dieu, je serai là dans deux heures'", raconte cette superactive, passionnée de moto.
Une opération beaucoup plus légère
L'opération est ensuite menée sans difficultés à New York. Si elle était entièrement robotisée, cela ne veut pas dire qu'aucun médecin n'était présent. Concrètement, l'intervention a été menée en tandem entre le robot et une équipe de chirurgiens. Mais c'est bien le robot qui a mené l'incision, avant de retirer les poumons malades et d'implanter les organes obtenus auprès d'un donneur.
"Lors d'une transplantation normale, vous avez soit une très grande incision de chaque côté de la poitrine, soit une très grande en plein milieu lors de laquelle on vous brise le sternum", explique la Dr. Stephanie H. Chang, directrice du département de chirurgie pour le programme de transplantation pulmonaire au NYU Langone Health Center.
Avec l'opération robotisée, l'incision nécessaire est beaucoup plus petite. "Au lieu d'une incision d'environ 20 cm, on descend à une incision de 5 cm", assure la chirurgienne, ce qui est un avantage à la fois concernant le processus de guérison et la durée d'hospitalisation du malade.
"Ça permet une meilleure guérison et moins de douleurs post-opératoires", assure la Dr Stephanie H. Chang.
"Incroyable"
Actuellement toujours en convalescence, Cheryl Mehrkar se rétablit peu à peu. Alors qu'un mois seulement s'est écoulé depuis l'opération, elle parvient déjà à remarcher, une petite prouesse, et devrait bientôt quitter l'hôpital.
"Quand je me promène, je n'ai pas besoin d'oxygène et je peux respirer. (...) C'est incroyable", se réjouit l'Américaine.
Ses pensées vont d'abord vers son donneur, "un jeune homme", qui lui a offert une seconde vie. "Quand on y pense, la famille est en deuil et deux semaines plus tard, je respire avec ses poumons", dit-elle, des larmes coulant sur ses joues.