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"J'aurais voulu plus de temps mais bon c'est fait": sceptiques, ils se font finalement vacciner

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L'élargissement à venir de l'application du pass sanitaire a poussé de nombreux Français vers les centres de vaccination. Sans être totalement convaincus par le sérum, ils estiment toutefois la piqûre inéluctable pour pouvoir continuer à profiter de leurs libertés.

Pas vraiment totalement opposés, mais pas totalement convaincus. Voilà plusieurs semaines maintenant que les centres de vaccination voient arriver de nouvelles personnes pour se faire vacciner. Des prises de rendez-vous que beaucoup expliquent comme un "non-choix", auprès de BFMTV.

"Je n'ai jamais été vaccinée auparavant", affirme à notre micro une future vaccinée se rendant au centre de vaccination installé Porte de Versailles à Paris. Elle confie qu'elle avait jusqu'ici "vraiment peur de le faire, sachant qu'on n'avait pas tellement de recul par rapport à ce nouveau vaccin."

"Je suis obligé"

Un restaurateur raconte avoir tout simplement changé d'avis "parce qu'on a été obligé de se vacciner finalement". Le pass sanitaire est effectivement prévu dans les cafés et restaurants à compter du 9 août si le Conseil consitutionnel donne son feu vert ce jeudi.

"On m'a dit que je ne pourrais plus travailler si je ne me vaccine pas. Donc je suis obligé pour accueillir mes clients, pour la sécurité de tout le monde, de mon personnel", explique-t-il face caméra.

S'il estime que la vaccination est "une bonne chose", les récentes annonces gouvernementales visant à imposer d'une certaine manière le vaccin sans toutefois le rendre obligatoire passe mal. "J'aurais voulu plus de temps mais bon voilà c'est fait. Maintenant on peut partir en vacances", se réjouit-il enfin.

"Un mauvais moment à passer"

Doutes sur l'efficacité du vaccin, crainte de ne pouvoir travailler sans pass sanitaire et peur de perdre si tôt ses libertés retrouvées... Les raisons qui ont poussé quelques 8 millions de Français à recevoir une dose de vaccin depuis l'allocution d'Emmanuel Macron, le 12 juillet, sont nombreuses.

"Quand Macron a parlé et qu'il a dit qu'il allait peut-être nous interdire d'aller au restaurant, je me suis dit que ça serait c** et que du coup que ce n'était qu'un vaccin, qu'un mauvais moment à passer", raconte une jeune vaccinée.

Une étude menée par l'Institut Ipsos et conduite auprès de 1000 jeunes âgés de 18 à 25 ans en juillet dernier laisse notamment apparaître que 33% des personnes sondées déclarent avoir décidé de recourir à la piqûre en raison de l'application élargie du pass sanitaire. Cette mesure explique-t-elle à elle seule cet "engouement" pour la vaccination? Pas sûr pour Jean Paul-Hamon. Le président d'honneur de la Fédération des médecins de France rappelle l'importance de la pédagogie dans un contexte où les manifestations mêlant anti-vaccin et anti-pass sanitaire se multiplient dans le pays. Il cite notamment "deux exemples" à ses patients récalcitrants.

"On a le chiffre inconstestable: 85% des gens hospitalisés ne sont pas vaccinés. Et puis on a l'exemple de la Guadeloupe et de la Martinique où la population vaccinée est à moins de 20%", évoque pour BFMTV le médecin généraliste.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV