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"J'ai un cœur artificiel sous le bras": le député LaREM victime de séquelles post-Covid témoigne

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Lundi, l'intervention de ce parlementaire de la majorité élu en Charente-Maritime a été remarquée lors des débats autour du pass vaccinal à l'Assemblée nationale. Déplorant le tour pris par ceux-ci, il a révélé les conséquences sur sa vie des séquelles liées à son séjour en réanimation pour Covid.

Il a marqué les esprits, lundi, lors des débats autour du pass vaccinal. Alors que les discussions patinaient - l'examen du projet de loi a fini par être suspendu dans la nuit entraînant un report de sa probable adoption -, Raphaël Gérard, député LaREM élu en Charente-Maritime, s'est insurgé au moment de répondre à l'opposition qui dénonçait des dispositions liberticides.

"Ma liberté aujourd'hui, c'est 30cm de câbles, et trois kilos de matériel", a-t-il lancé, montrant alors son équipement, qui trahit les conséquences sur son quotidien du Covid long dont il a été victime. Ce mardi, Raphaël Gérard a livré son témoignage sur notre antenne. Il en a dit davantage sur la nature du matériel qui l'accompagne:

"Je vis aujourd’hui avec un cœur artificiel qui m'a permis de reprendre une activité normale ou à peu près normale", explique-t-il.

Un coeur "en bandoulière"

Comme le détaille ici le site des Hospices civils de Lyon, un coeur artificiel est une prothèse destinée aux patients souffrant d'une grave insuffisance cardiaque qui consiste en une pompe, installée à l'intérieur du corps, qui doit suppléer l'activité défaillante de l'organe.

Pour fonctionner, cette pompe doit être reliée à une batterie, celle-ci externe, d'où la nécessité de disposer de câbles. Raphaël Gérard complète la description par son expérience personnelle.

"J’ai ce cœur artificiel sous le bras, en bandoulière. La nuit, je suis connecté à une prise électrique qui fait à peu près trois mètres de long."

Aujourd'hui âgé de 53 ans, le parlementaire a été frappé par le nouveau coronavirus il y a déjà deux ans.

"J'ai été l'un des premiers malades", a-t-il confié à notre antenne.

"Il y a des dizaines de milliers de personnes qui sont affectées par ces Covid longs, dont la vie peut être profondément modifiée et souvent pour toujours. C’est cette voix-là que je voulais faire entendre, sans doute avec un peu d’émotion."

Des familles "dévastées"

Dénonçant une fois de plus un "débat déconnecté de ce que vivent les malades et les soignants", il a assuré:

"Reporter ce vote implique peut-être des milliers de vie qui auraient pu ne pas basculer dans ce que j’ai vécu, moi."

"J’ai eu des complications à l’issue de la période de sédation et de coma artificiel qui avait été relativement longue et mon cœur a lâché. C’était une épreuve pour moi, et mon entourage. Des familles sont dévastées", a-t-il souligné plus tard.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV