Intoxications alimentaires dans l'Aisne: deux nouveaux cas recensés deux semaines après la fermeture des boucheries

Cette photographie montre une vue de la boucherie, fermée temporairement suite à la contamination de 18 enfants par la bactérie Escherichia coli (E. coli) à Saint-Quentin le 23 juin 2025. - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Une vague d'intoxications qui continue dans l'Aisne. Deux nouveaux cas d'intoxications à la bactérie E.coli, dont est morte une jeune fille mi-juin, ont été constatés, rapporte la préfecture ce samedi 5 juillet. Il s'agit de deux enfants d'une même famille et l'un d'entre eux est hospitalisé, selon le communiqué.
"Selon les premières investigations, il s’agirait d’une contamination au sein d’une même famille en lien avec la consommation de viande dans l’une des cinq boucheries qui ont été fermées", précise la préfecture.
Jusqu'ici, 30 cas d'intoxication alimentaire avaient été recensés, dont une personne âgée de 73 ans et 29 enfants. Une enfant, Elise, en est morte le 16 juin à 11 ans.
Les analyses menées ont confirmé ce mercredi le lien entre les intoxications et plusieurs des boucheries suspectées. Les premiers résultats des séquençages génomiques de la bactérie "apportent la preuve irréfutable d'une correspondance entre les bactéries retrouvées au sein de plusieurs des boucheries ou de la viande qu'elles ont commercialisée et les bactéries retrouvées sur plusieurs malades", avait alors indiqué la préfecture dans un communiqué.
"Le diagnostic peut intervenir plusieurs jours après l’apparition des symptômes"
Les boucheries concernées ont été administrativement fermées entre le 19 et le 22 juin. Seule une a pu rouvrir. "De nouveaux cas peuvent être enregistrés, même à distance de la fermeture des boucheries", explique la préfecture de l'Aisne après la découverte de ces nouveaux cas. Premièrement car, "le diagnostic peut intervenir plusieurs jours après l’apparition des symptômes" mais aussi car la contamination peur survenir entre les personnes.
"Ce type de contamination, dite 'secondaire', s’explique par la transmission par les mains des bactéries présentes dans les selles de personnes malades. C’est la raison pour laquelle elle survient le plus souvent au sein d’un même domicile et en présence de jeunes enfants pour lesquels il est plus difficile d’appliquer strictement les règles d’hygiène", souligne la préfecture.
Les services de l'État rappellent ainsi l'importance des règles d'hygiène au sein des foyers, notamment l'attention qui doit être portée au lavage des mains "avant la préparation des repas ou après un passage aux toilettes".
La préfecture appelle à jeter les produits achetés depuis le 1er juin dans l'une des cinq boucheries concernées - listées dans le communiqué - et qui auraient été congelés. Ou encore à nettoyer les réfrigérateurs où ces produits auraient été stockés.
"Si vous ou vos enfants avez consommé des denrées issues de ces établissements, surveillez votre état de santé", est-il écrit. "Faites le 15 sans attendre en cas de diarrhées glairo-sanglantes".
Le parquet de Saint-Quentin, qui avait ouvert une enquête préliminaire des chefs d'homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine, s'est dessaisi le 25 juin au profit du pôle de santé publique du parquet de Paris.