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Une enfant morte, six hospitalisés: ce que l'on sait des intoxications alimentaires sévères dans l'Aisne

Nathalie De Pouvourville, directrice de la sécurité sanitaire à l'ARS des Hauts-de-France, le 19 juin 2025.

Nathalie De Pouvourville, directrice de la sécurité sanitaire à l'ARS des Hauts-de-France, le 19 juin 2025. - BFMTV

Les autorités sanitaires de l'Aisne ont communiqué ce jeudi 19 juin sur une intoxication alimentaire sévère ayant touché au moins huit enfants ces derniers jours. Les cas sont sérieux, mais les agences se veulent rassurantes pour la population générale.

Une victime, plusieurs enfants hospitalisés, une source inconnue... Ce jeudi 19 juin, les autorités sanitaires des Hauts-de-France et de l'Aisne sont revenues en détail sur l'épisode d'intoxications alimentaires sévères qui touchent plusieurs enfants de la ville de Saint-Quentin.

• Une enfant de 12 ans décédée, six hospitalisations

La préfecture du département a annoncé dès mercredi dans un communiqué la mort d'un enfant de 12 ans des suites d'une intoxication alimentaire. Le total des personnes infectées, d'abord de sept, est passé à huit, comme l'a annoncé en conférence de presse Nathalie De Pouvourville, directrice de la sécurité sanitaire à l'ARS des Hauts-de-France.

Parmi ces huit enfants infectés par une shiga-toxine, on compte l'enfant ayant succombé à la maladie, 6 sont hospitalisés dont quatre dans un état préoccupant, et un est suivi à domicile. "Quatre enfants présentent des complications graves après cette infection", a détaillé la médecin. Ils souffrent d'un syndrome hémolytique et urémique, le même qui était apparu lors de l'affaire des pizzas Buitoni.

Selon Santé Publique France, les symptômes caractéristiques sont des diarrhées sanglantes, parfois des vomissements, "des signes de grande fatigue", une diminution des urines "et parfois des convulsions".

• Une enquête sur l'origine des contaminations sans résultat à ce stade

Si huit enfants malades ont été identifiés, le lien entre leurs infections respectives reste à déterminer. Plusieurs hypothèses ont pu être écartées par les investigations de l'agence régionale de santé et de Santé publique France.

"Ce que l'on sait à cette heure est que tous les enfants résident à Saint-Quentin ou dans les alentours, ils n'ont pas fréquenté de collectivité en commun, ils n'ont pas fréquenté de restaurants ou de restauration collective en commun, ils n'ont pas pris d'eau ou de repas en commun", a expliqué Nathalie De Pouvourville. Les enfants sont par ailleurs tous scolarisés dans des lieux différents.

"On est sur un cas d'investigation un peu plus complexe, il n'y a pas d'évidence sur ces sujets-là", a de son côté expliqué Eloi Goullieux, chef de service au Samu de l’Aisne.

L'objectif de l'enquête est de mettre en lumière le biais commun de l'infection, un aliment, un lieu de restauration ou un lieu d'achat, par exemple.

• Les autorités se veulent rassurantes

Bien que les chiffres des infections puissent paraître inquiétants pour les parents, les différents organismes de l'État ont affiché leur préparation et leur interconnexion pour répondre à la situation. "On comprend les inquiétudes (...) le Samu a organisé une réponse la plus large et ordonnée possible", a assuré Eloi Goullieux devant la presse.

Celui-ci invite les parents d'enfants présentant des symptômes, dont la diarrhée avec des traces de sang, à appeler le 15 pour un dépistage et une prise en charge si nécessaire. A ce stade, il n'a pas été nécessaire de déclencher de plan sanitaire particulier propre aux situations de crise.

"Il y a je sais beaucoup d'inquiétudes chez les parents mais il faut assez être rassurés (...) les gestes d'hygiène alimentaire suffisent", a ajouté l'expert, recommandant les gestes sanitaires de base: précautions sur la consommation de produits crus, lavage des légumes, lavage des mains, etc.

Tom Kerkour