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INFOGRAPHIES. Vaccination: après un démarrage laborieux, la France désormais parmi les bons élèves

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Loin derrière le Royaume-Uni, les États-Unis ou Israël au début de la campagne, la France compte désormais un peu plus de 70% de la population au moins primo-vaccinée.

Le retournement de situation est spectaculaire. Aux prémisses de la campagne de vaccination, qui a débuté fin décembre dernier avec l'immunisation de Mauricette dans un hôpital de Seine-Saint-Denis, la stratégie du gouvernement avait été vivement contestée. Dès les premiers jours de 2021, plusieurs responsables politiques dénonçaient la lenteur de la vaccination en comparaison d'autres pays et, en avril, les trois-quarts des Français estimaient encore que la campagne était trop lente.

Face à ces critiques, le gouvernement n'a eu de cesse de répéter que la politique voulue était celle de la priorisation des personnes à protéger, en commençant par les publics les plus vulnérables: les personnes les plus âgées ou souffrantes de graves comorbidités. Dans ce contexte, début mai, la France atteignait péniblement les 24% de la population au moins primo-vaccinée. Loin derrière d'autres nations: à la même période, les Britanniques approchaient déjà des 51% et les Israéliens dépassaient les 62%.

Finalement, c'est fin mai que la vaccination avait été ouverte à tous, provoquant une première ruée vers les injections. Désormais, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, 85.214.602 injections ont été réalisées et 47.786.706 Français sont au moins primo-vaccinés, soit un peu plus de 70% de la population.

Sur le podium européen

Des chiffres qui placent à présent la France parmi les bons élèves européens, juste derrière le Portugal et l'Espagne qui ont respectivement protégé plus de 76 et 80% de leur population. À l'échelle du continent, la France revient ainsi à hauteur du Royaume-Uni, pays qui avait débuté sa campagne tambour battant et qui aujourd'hui plafonne à un peu plus de 70%.

Ces dernières semaines, la France est également passé devant ses voisins italiens et allemands, mais aussi et surtout devant Israël et à l'échelle planétaire, devant les États-Unis, où la vaccination patine ces derniers temps malgré l'ambition affichée du président Joe Biden. En tête, les Émirats Arabes Unis peuvent de leur côté se targuer d'avoir vacciné 84,5% de leur population de 10 millions d'âmes.

Progression à facteurs multiples

En détail, la courbe française est marquée par les soubresauts de l'histoire de l'épidémie et de la stratégie du gouvernement. Si les injections augmentaient progressivement jusqu'à mai dernier, l'ouverture de l'immunisation pour tous les Français à provoqué une augmentation de la fréquentation des centres de vaccination. C'est à cette période que la France a rejoint les États-Unis en terme de population vaccinée.

Le deuxième bond significatif intervient début juillet, au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron au cours de laquelle le président de la République a annoncé la mise en place du pass sanitaire dans le pays. Quelques minutes après l'annonce, les différentes plate-formes de prise de rendez-vous en ligne étaient assaillies.

Après une poursuite de la tendance au début des vacances, la campagne de vaccination a connu un ralentissement significatif de la demande de rendez-vous la semaine passée. Le ministère a relativisé ce ralentissement dans son point de presse, soulignant qu'il est intervenu "sur les deux semaines du cœur de l'été" et dans un contexte où "la France a atteint des niveaux de couverture très élevés".

En outre, les autorités s'attendent à "un rebond cette semaine", selon le responsable qui a encouragé les non-vaccinés à se protéger "dans le contexte du variant Delta", beaucoup plus contagieux.

Un retard chez les plus âgés

Reste un segment de la population où la France accuse toujours un certain retard par rapport à d'autres pays occidentaux: si la courbe culmine à plus de 95% de primo-vaccinés chez les 70-79 ans, elle stagne autour de 84% pour les plus de 80 ans, les plus vulnérables face au Covid-19.

À titre de comparaison, en Autriche, en Espagne et au Portugal, l'intégralité de cette tranche d'âge a reçu au moins une injection. Nos voisins italiens et belges font également nettement mieux, avec plus de 90% de cette population primo-vaccinée.

Un retard qui pourrait à long terme devenir problématique alors que l'hypothèse d'une troisième dose pour ces publics-ci a été validée cette semaine par la Haute autorité de Santé, et que les premières injections devraient débuter en septembre.

Louis Tanca et Hugo Septier