INFOGRAPHIES. L'incidence de la 5e vague de Covid-19 bat le record de la 2e: qu'en est-il des autres indicateurs?

Évolution des nouvelles entrées à l'hôpital entre la 2ème et 5ème vague - BFMTV
Jamais la France n'avait connu un taux d'incidence aussi élevé. 505 cas de Covid-19 pour 100.000 habitants ont ainsi été détectés sur les sept derniers jours, selon les dernières données officielles de Santé publique France, diffusées ce mardi soir. L'Hexagone dépasse le pic de 501 atteint à l'automne 2020, comme le montre notre infographie ci-dessous, qui compare la cinquième vague actuelle à la deuxième vague de l'année passée.
Les indicateurs épidémiques témoignent donc d'une dégradation certaine de la situation sanitaire en France. Pour autant, si l'incidence actuelle est similaire à celle enregistrée à l'automne 2020, la situation est en réalité très différente. On réalise aujourd'hui trois fois plus de tests que lors de la seconde vague, comme le montre notre infographie ci-dessous. Autrement dit, on détecte plus de cas positifs parce que l'on teste davantage de personnes.
Le taux de positivité - le pourcentage de tests positifs sur l'ensemble des dépistages réalisés - est en conséquence beaucoup plus faible: 6,4%, contre près de 16% au pic de la deuxième vague.
Moins d'entrées à l'hôpital et en réanimation
En comparaison avec les vagues antérieures, les nouvelles entrées en milieu hospitalier semblent aujourd'hui contenues, bien que les dernières données à ce sujet soient en constante augmentation.
Avec une incidence comparable, on dénombre en moyenne un peu moins de 1200 hospitalisations quotidiennes - deux fois moins qu'à la même période lors de la seconde vague, comme le montre notre infographie ci-dessous.
L'écart persiste, même s'il est moindre, quand on s'intéresse aux admissions en soins critiques: toujours à incidence comparable, on recense aujourd'hui moins de 250 entrées quotidiennes en réanimation, contre plus de 380 à la même période de la deuxième vague. Même constat concernant le nombre de morts recensés, deux fois plus faible aujourd'hui qu'à l'automne 2020.
La vaccination comme principal bouclier sanitaire
Principale différence entre les deux périodes: la vaccination, avec une campagne débutée fin décembre 2020, qui offre une couverture désormais conséquente. Grâce à elle, "la montée des cas graves a été retardée", a expliqué Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, sur BFMTV début décembre. Mais "si on passe à 50.000, 60.000, 70.000 cas, on va se retrouver dans des situations comparables aux vagues précédentes, notamment la première et la troisième vague qui ont été les pires", s'alarmait-il.
Dans un avis daté du 8 décembre, le Conseil scientifique a estimé que dans l'hypothèse où les taux de transmission observés en novembre perdureraient, le pic d'hospitalisations pourrait alors atteindre 2350 admissions quotidiennes, si l'on peut administrer un maximum de 400.000 doses de rappel par jour à compter du 1er décembre, souligne aussi le Conseil scientifique. Pour un maximum de 600.000 doses administrées par jour, le pic d'hospitalisations serait de 2100 admissions quotidiennes.
L'instance chargée de conseiller le gouvernement recommande "un renforcement même léger des gestes barrières, du télétravail ainsi qu'une réduction des contacts", qui pourrait "avoir un impact très important sur l'impact sanitaire" de la vague actuelle due au variant Delta. En attendant une éventuelle sixième vague causée par le variant Omicron.