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Inégalités: 51% des femmes estiment que leurs symptômes ont été minimisés par un médecin en raison de leur genre

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Un sondage mené par l'institut Ipsos pour la Fédération hospitalière de France, que BFMTV révèle ce samedi 8 mars à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, montre des inégalités de genre dans la prise en charge médicale.

Des patientes moins écoutées ou prises au sérieux que les patients par les médecins? D'après une étude menée par l'institut Ipsos pour la Fédération hospitalière de France, que BFMTV révèle ce samedi 8 mars à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, des "biais sexistes" persistent chez les professionnels de santé lors de l'établissement d'un diagnostic et d'un protocole de soins, compromettant la prise en charge des femmes.

Dans le détail, plus d'une femme sur deux (51%) considère que les symptômes décrits à leur médecin ont été "au moins une fois minimisés ou non pris au sérieux parce qu'elles sont des femmes".

Un peu plus d'un tiers des femmes (34%) affirment avoir reçu des "commentaires inappropriés sur leur apparence physique ou leur vie personnelle" venant de professionnels de santé.

Plus de 4 femmes sur 10 (42%) disent encore que les symptômes physiques décrits ont "au moins une fois été attribués à des causes psychologiques et hormonales sans investigation approfondie".

Les moins de 35 ans particulièrement concernées

"Malheureusement, la santé des femmes reste marquée par les stigmates d’une médecine pensée par et pour les hommes", déplore l'étude.

Ces biais ne sont pas sans conséquence. L'enquête rappelle ainsi que, selon l'Académie de médecine, les femmes sont victimes d'une "surmortalité" en matière de maladies cardiovasculaires en raison de "retards de prise en charge systématiques".

Ce phénomène touche en particulier les femmes jeunes. Près de 6 femmes sur 10 (58%) de moins de 35 ans déclarent "avoir subi une banalisation de leurs problèmes de santé sous prétexte qu'ils sont 'normaux' pour une femme" et plus de 4 femmes sur 10 (42%) disent avoir reçu "des commentaires déplacés de leurs proches concernant des changements corporels".

Ce qui provoque une "auto-censure" des jeunes femmes, selon l'étude. Près de la moitié (49%) disent "sous-estimer leur niveau de douleur".

"Sensibiliser" les professionnels de santé

La Fédération hospitalière de France dit vouloir "sensibiliser l’ensemble des professionnels de santé aux biais de genre et adapter les protocoles médicaux pour assurer une prise en charge équitable et efficace des patientes".

"La persistance d’inégalités sexistes dans les prises en charge est non seulement un enjeu de droits, mais aussi une question de santé publique", soutient la déléguée générale de la FHF.

La fédération avait par ailleurs publié une tribune le 17 janvier dernier dans le journal Le Monde pour dénoncer "un monde de la santé (qui) continue de porter les stigmates d’une médecine pensée par et pour les hommes", cela "au risque d’ignorer les besoins spécifiques des femmes et les risques auxquels la domination masculine continue de les exposer".

Juliette Desmonceaux