Dose de rappel: ils se font vacciner sans attendre d'être éligible

Au téléphone, la responsable des rendez-vous d'un centre de vaccination se montre inflexible. Si la personne qui souhaite recevoir sa dose de rappel n'est pas au moins âgée de 65 ans, qu'elle ne présente pas de facteurs de comorbidités ou qu'elle n'est pas un professionnel de santé, inutile de se déplacer, elle ne se verra pas administrer de troisième dose. Et s'il reste des doses à l'issue de la journée? C'est "non".
Pourtant, dans les faits, certains centres de vaccination permettent déjà à de nombreux Français, non-éligibles actuellement à une dose de rappel, de se faire vacciner. C'est ce qu'a pu constater BFMTV dans un centre de vaccination au moins, à Saint-Mandé (Val-de-Marne).
Jean-Christophe, rencontré dans ce centre, a 60 ans. "Je suis né en 1961, Doctolib le sais". Pourtant, il vient tout juste de recevoir sa troisième dose. "Tout le monde dit 15 ou 47 fois par jour qu'il faut le faire donc bon", se justifie-t-il.
"Nous ne les laissons pas repartir et nous les vaccinons"
Pour Christine, infirmière libérale opérant dans ce centre de la banlieue parisienne, ces Français qui outrepassent les règles en vigueur le font par "peur de la maladie" ou bien car "ils souhaitent voyager".
"En règle général, les patients non-éligibles qui viennent, nous ne les laissons pas repartir et nous les vaccinons", explique le docteur Alain Assouline, responsable du centre de vaccination de Saint-Mandé.
Pour lui, prendre une telle décision va même "dans le sens de ce que nous voyons actuellement, avec des patients vaccinés il y a plus de six mois qui perdent considérablement leurs anticorps".
Vendredi, la Haute Autorité de Santé s'est déjà prononcée en faveur de l'élargissement de la troisième dose à tous les Français de plus de 40 ans. Le gouvernement lui, devrait rendre sa décision sur le sujet à l'issu du Conseil de défense sanitaire de mercredi.