Des médecins alertent sur "une mise en danger de la vie d'autrui"

Manifestation de médecins hospitaliers à Paris, le 20 mars 2018 - GERARD JULIEN / AFP
Dans un courrier daté du 15 juin, 175 signataires, médecins hospitaliers ou libéraux de différentes régions de France, demandent à être reçus par le Premier ministre, affirmant ne plus pouvoir remplir leur "mission de service public" par manque de moyens. Les signataires disent représenter les "plus de 1.350 confrères et consoeurs de différentes spécialités et disciplines" qui avaient signé une précédente lettre ouverte à Agnès Buzyn mais qui est "restée sans réponse depuis septembre 2017".
"Si nous faisons appel à vous de façon pressante, c'est parce que nous ne pouvons plus actuellement remplir notre mission de service public", écrivent les médecins à Edouard Philippe.
"Nous vous alertons sur une mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personne en danger. Mise en danger de la population qui s'adresse à nous, et mise en danger des professionnels qui doivent remplir cette tâche sans en avoir les moyens", ajoutent-ils.
Ils réclament des moyens supplémentaires
"Les décès médiatisés survenus récemment" ne sont pas de "faits isolés", mais des "signes patents de la dégradation nationale des services hospitaliers", estiment-ils, appelant à "réinjecter au plus vite dans le système de santé les moyens indispensables".
"Il s'agit de stopper immédiatement toute fermeture de lit, suppression de poste soignant et d'embaucher du personnel formé ou à former au plus vite. Il coûtera certainement très cher, trop cher de laisser poursuivre la dégradation exponentielle du service public hospitalier, aussi bien en tant que souffrance physique et psychique que financièrement", concluent-ils.