Dans la Nièvre, 70 élus démissionnent contre la fermeture des urgences de nuit

Avant les urgences de nuit, la maternité de Clamecy avait fermé en 2008. - Jeff Pachoud - AFP
Agnès Buzyn vient ce jeudi au chevet des élus de la Nièvre. La ministre de la Santé doit faire des annonces ce jeudi lors des Etats généraux de la santé à Nevers, notamment au sujet des déserts médicaux.
Face à elle, 70 élus locaux particulièrement remontés: ils s'insurgent contre la fermeture annoncée des urgences de nuit à l'hôpital de Clamecy. Après avoir écrit au Premier ministre pour demander un moratoire, ils ont lancé des pétitions, organisé une manifestation en début de semaine. Faute de résultats, ils ont décidé d'aller plus loin: 70 d'entre eux ont fini par démissionner mercredi.
Parmi eux, 34 maires et 36 adjoints. "On n'avait plus le choix, on était unanimes pour démissionner", explique Jean-Pierre Guillou, maire démissionnaire de Corvol l'Orgueilleux. "Les gens sont outrés et ont l'impression d'être abandonnés", dénonce Brigitte Picq. Tous soulignent la catastrophe qu'engendrerait la fermeture des urgences de nuit à Clamecy. Le premier service d'urgence se trouve à une heure de route, à Auxerre (44 km) ou Nevers (80 km). Une distance beaucoup trop longue pour les urgences vitales.
Les pompiers aussi s'inquiètent
L'appel au secours est relayé par les pompiers volontaires, qui assument 90% des transports d'urgence en parallèle de leur activité professionnelle. Tous disent craindre le temps passé sur la route à acheminer des patients à Auxerre ou Nevers, occasionnant de gros retards sur leur lieu de travail. "le pompier va passer 4h sur la route, et ne pourra pas poursuivre son acitivté professionnelle", selon David Oudard, qui craint "la fatigue" et "des retards" trop importants pour les pompiers.
Selon l'Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté, le nouveau Projet régional de santé est actuellement "soumis à consultation" et ne sera arrêté et publié que "courant juin 2018".
Mais la ville est déjà marquée par la fermeture de la maternité en 2008 et du service de chirurgie. Elle craint que le mouvement ne s'arrête pas là, et qu'à terme la totalité des urgences soit condamnée. Une hypothèse démentie par l'ARS. Mais si c'était le cas, 140 élus supplémentaires annonceraient démissionner à leur tour.