BFMTV
Santé

Covid-19: plus que Noël, c'est le Nouvel an qui inquiète les soignants et les autorités

Un verre de champagne (photo d'illustration)

Un verre de champagne (photo d'illustration) - Flickr - Yi Wang

À quelques semaines du 31 décembre, les alertes se multiplient: le réveillon, qui se traduit généralement par de grands rassemblements, pourrait participer à une résurgence du virus.

Emmanuel Macron a souhaité rassurer les Français mardi soir. Si le nombre de contaminations au coronavirus est ramené à 5000, le confinement sera levé le 15 décembre, permettant de passer les fêtes de fin d'année en famille. Pour autant, l'exécutif appelle à la prudence: "Cela ne veut pas dire que nous pourrons fêter Noël ou le Nouvel An comme les années précédentes", a prévenu Jean Castex ce jeudi.

Pour ces deux dates, le Premier ministre invite à "limiter le nombre de personnes à table" et à "éviter les rassemblements trop nombreux". Mais plus que Noël, c'est le 31 décembre qui semble inquiéter les autorités. Il suffit de taper cette date dans la barre de recherche de Twitter pour le comprendre: les utilisateurs multiplient les messages annonçant des soirées très alcoolisées.

Devant le bureau exécutif de LaREM, Jean Castex avait même comparé les festivités du 31 décembre à des "usines à Covid". Il a souhaité être ferme, jeudi, lors de sa conférence de presse, soulignant que "les moments de rassemblements, festifs et amicaux, où l’on baisse la garde, où l’on porte moins le masque, sont particulièrement risqués".

Le Premier ministre a expliqué s'appuyer sur la littérature scientifique, mais surtout sur les vacances d'été, où les grands rassemblements ont favorisé la propagation du virus. Dès le début du mois de novembre, Olivier Véran avait lui jugé "difficile d'envisager de grandes soirées" pour le réveillon du 31 décembre.

"Le virus va circuler"

Les mises en garde des autorités font écho aux craintes des soignants concernant la Saint-Sylvestre, généralement très festive. Plus que le 24 décembre, Antoine Pelissolo, chef de service dans le Pôle de Psychiatrie du CHU Henri Mondor à Créteil, s'est ainsi dit "surtout inquiet pour les fêtes du 31 décembre".

"On risque d'avoir des assemblées plus larges. Il faut vraiment être dans la prévention à ce moment-là", a-t-il souligné, jeudi, sur BFMTV, rappelant que "moins on est nombreux, moins il y a un risque que le virus se diffuse".

Un sentiment partagé par le médecin généraliste Jimmy Mohamed, qui, sur Twitter, s'est dit "plus inquiet" et "moins optimiste" pour la soirée du 31 décembre.

"Tout le monde parle du risque de reprise de l’épidémie à Noël. Le risque est réel mais je pense que les familles seront malgré tout prudentes. En revanche, je suis beaucoup plus inquiet et moins optimiste pour la soirée du 31 décembre. Et je n’entends pas grand monde à ce sujet", a-t-il alerté, mardi, sur le réseau social.

Dans un récent sondage, plus de 60% des Français affirment qu'ils tiendront compte du contexte sanitaire pour Noël: même s'ils ne respecteront pas forcément le port du masque ou la distanciation sociale pour cette réunion de famille annuelle, la plupart des personnes interrogées affirment qu'elles recevront cette année moins de convives qu'à l'accoutumée pour les 24 et 25 décembre. En sera-t-il de même pour le 31?

"Le 31, le virus va plus circuler"

Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP, a lui aussi assuré ce mercredi, dans l'émission C à Vous, sur France 5, avoir "peur" du réveillon de la Saint-Sylvestre.

"Les gens se retrouvent assez nombreux les uns chez les autres. On boit un peu d'alcool et on n'a pas de masque. Je crains les fêtes de Noël pour les personnes âgées. Mais le 31, le virus va circuler. Il va circuler plus", a-t-il présagé.

Alors que les contaminations diminuent seulement depuis quelques semaines en France, le professeur martèle qu'une "troisième vague serait une catastrophe pour tout le monde".

Clément Boutin Journaliste BFMTV