Des contaminations en baisse mais un virus toujours actif: où en est l'épidémie de Covid en France?

Un homme se fait tester au Covid-19 sous une tente devant une pharmacie, le 1er avril 2022 à Paris - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP
Le recul de l'épidémie de Covid-19 se confirme sur le sol français. Ce mardi, pour la première fois depuis l'arrivée du très contagieux variant Omicron, le nombre moyen de nouveaux cas sur la semaine écoulée est passé sous la barre des 50.000, selon les données de Santé Publique France. Un nombre qui n'avait pas été atteint depuis le 14 décembre dernier.
Le constat est le même en ce qui concerne le taux de croissance des cas, qui permet de déterminer si l'épidémie avance ou recul. Au 30 avril, ce dernier affichait un taux de croissance négatif sur une semaine, de -37,6%. La dynamique est identique pour le taux de reproduction R, qui établit le nombre de personnes qu'un malade contamine. Actuellement, un malade contamine en moyenne 0,75 personne.
Les indicateurs à la baisse, toujours une centaine de morts par jour
Globalement, c'est la totalité des indicateurs épidémiques qui sont en baisse, tels que le taux d'incidence (-39,1%) ou le taux de positivité (-18,2%). Cette dernière donnée est particulièrement intéressante. Sa baisse confirme que le nombre de cas positifs diminue plus rapidement que la baisse du nombre de tests réalisés.
À l'hôpital, la tendance est la même. Les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ont été divisés de moitié en sept jours, et les hospitalisations ont reculé d'un peu plus de 20%, tout comme les admissions en soins critiques.
Quant aux décès, ils ont diminué de 9,2%, mais ils restent toujours importants. Plus de 700 personnes sont mortes avec un diagnostic Covid-19 à l'hôpital lors de la semaine écoulée, portant à plus de 146.000 le nombre de morts depuis le début de l'épidémie dans l'Hexagone.
Dans les prochains jours, la décrue devrait se poursuivre à l'hôpital, où la baisse des nouvelles contaminations se fait généralement sentir deux à trois semaines plus tard par rapport aux nouvelles contaminations. Depuis le 10 avril, le nombre de cas positifs diminue en continu et de manière nette.
Une circulation toujours massive du virus
Ces baisses importantes dans les indicateurs épidémiques ne doivent pas masquer le fait que le Covid-19 circule encore massivement en France. Le taux d'incidence, soit le nombre de cas par semaine pour 100.000 habitants, est supérieur à 250 dans l'ensemble des départements métropolitains et dépasse les 1000 à La Réunion.
Pour rappel, à la fin de la première vague de l'épidémie en 2020, le gouvernement avait fixé à 50 le taux d'incidence avant qu'un territoire ne soit considéré comme zone de circulation active du virus. Une doctrine que le variant Omicron, plus contagieux mais moins dangereux, était venu définitivement balayer.
Enfin, la situation en Afrique du Sud appelle à la prudence. Le pays fait actuellement face à une nouvelle vague épidémique. Or, comme l'a rappelé l'épidémiologiste Antoine Flahault lors d'un entretien accordé à la Dépêche du midi, "plusieurs vagues de contaminations, survenues dans le passé en Afrique du Sud, ont précédé chronologiquement celles qui sont survenues un peu plus tard en Europe de l’ouest".
Dans le pays africain, ce sont désormais deux nouveaux sous-variant d'Omicron qui sont prédominants, BA.4 et BA.5. Or, ces derniers présentent deux mutations qui pourraient leur permettre d'être plus résistants face au vaccin, mais également plus virulent qu'Omicron, déjà plus contagieux que la souche originelle du virus ayant pour la première fois émergée à Wuhan.
"Au final, on peut donc avoir affaire à un variant plus transmissible qu’Omicron et échappant à l’immunité acquise et vaccinale, mais pas nécessairement à une souche associée à une plus grande sévérité", souligne Antoine Flahault.