BFMTV
Santé

Covid-19: le rétro-tracing généralisé dans toute la France d'ici début juillet

Un agent de l'Assurance maladie chargé du contact tracing, le 25 mai 2020 à Strasbourg

Un agent de l'Assurance maladie chargé du contact tracing, le 25 mai 2020 à Strasbourg - FREDERICK FLORIN / AFP

Le système était jusque-là expérimenté dans les départements de Côte-d'Or et de Loire-Atlantique.

Jusque-là expérimenté dans les départements de Côte-d'Or et de Loire-Atlantique, le système de rétro-tracing va être déployé dans l'ensemble de la France à compter du 1er juillet, a indiqué l'Assurance maladie dans un communiqué de presse diffusé ce jeudi 17 juin. Dans l'intermède, il sera élargi à soixante départements à compter de cette mi-juin.

Il s'agit d'un "outil complémentaire au contact tracing dit 'classique' ou 'prospectif', qui consiste à identifier des cas contacts en aval de la contamination", explique le communiqué. Le rétro-tracing est une technique rétrospective, qui a "pour objectif de s'intéresser à l'amont, aux origines de la contamination", détaille le texte.

"Il permet ainsi de repérer des situations ponctuelles ou inhabituelles, au cours desquelles une personne, devenue par la suite positive, aurait pu contaminer d’autres personnes", poursuit le texte.

L'Assurance maladie aux manettes

À l'instar du contact tracing, c'est l'Assurance maladie qui sera chargée d'orchestrer ce nouveau tracing.

Dans certains cas, les agences régionales de santé (ARS) pourront prendre la main. "Notamment quand l'événement trouvé ne permet pas à l'Assurance maladie d'identifier nominativement toutes les personnes", a expliqué lors d'une conférence de presse ce jeudi Jean-Baptiste Calcoen, directeur de la mission nationale tracing à la Cnam, citant les compétitions sportives, les réunions culturelles, les foyers, les établissements hospitaliers...

Elles pourront également avoir à se déplacer "pour délier les langues", quand la contamination a eu lieu lors d'un événement interdit, où "sans que les parents soient au courant", a indiqué Pierre Rousseau, directeur général de la CPAM de Loire-Atlantique.

L'objectif, en combinant rétro et contact tracing, est de parvenir à "mieux identifier les chaînes de contamination afin de les briser encore plus efficacement".

"Enquête sanitaire plus approfondie"

Le rétro-tracing ira "plus loin sur la chaîne de contamination" que le contact tracing en prenant en compte les 10 jours ayant précédé l'identification de la maladie, a expliqué jeudi Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (Cnam) lors de la conférence de presse.

"Cette enquête sanitaire plus approfondie", comme la décrit Pierre Rousseau, permettra "d'aller interroger la personne positive sur les raisons, les éléments ou les moments de contamination, plus ou moins collectifs, qui ont pu être la source de cette contamination" si cette dernière s'est produite hors du foyer.

L'objectif est également d'identifier des "co-exposés" qui ont partagé avec la personne testée positive ces événements de contamination. Avec en ligne de mire la volonté de les inciter à s'isoler.

"Le consensus scientifique nous dit que ce dispositif n'est valable, n'est efficace qu'au dessous d'un seuil de circulation qui correspond à peu près à 5000 cas par jour", a précisé Thomas Fatôme, ce qui est le cas depuis la semaine dernière en France.

Clarisse Martin avec AFP