Covid-19: le retour du masque loin de faire l'unanimité chez les Français

Dans les rames du métro parisien ce week-end, peu de visages sont masqués. "Pour l'instant, ça ne m'inquiète pas plus que ça", admet une passagère auprès de BFMTV. "Je mets mon masque quand il y a du monde, mais pas quand il y a personne", argue un autre. Ailleurs dans la ville aussi, le masque semble n'être qu'un objet-souvenir.
"On est dehors et puis, à l'intérieur, on n'est pas non plus contre les gens", justifie une femme, visage dégagé, devant un magasin bondé.
Face au retour éventuel du masque obligatoire, certains font la moue, lassés par les mesures coercitives du Covid-19. "Chacun devrait respecter puis choisir, les obligations on en a eu beaucoup ces derniers temps", juge une autre interrogée.
Actuellement, le masque est simplement recommandé dans les lieux clos et très fréquentés. Depuis la fin de l'état d'urgence sanitaire, il ne peut pas être rendu obligatoire.
Mais la menace d'une triple-épidémie en progression (Covid-19, grippe, bronchiolite) pourrait changer la donne. Sur le plateau de BFMTV dimanche, le ministre de la Santé François Braun a assuré qu'il n'hésitera pas à faire évoluer les règles.
"Si on continue à augmenter les contaminations, mon bras ne tremblera pas s'il faut décider l'obligation du masque, y compris dans toutes les circonstances, si on devait arriver à ce niveau-là", a-t-il annoncé.
L'ancien président de Samu-Urgences de France a toutefois tempéré en précisant que la situation n'appelle pas à un retour de cette obligation quotidienne. "Je suis la situation au jour le jour et les décisions suivront la situation", a-t-il indiqué.
Menace du nouveau variant
Pour autant, les indicateurs du Covid-19 sont au rouge. Chaque jour en moyenne, Santé Publique France pointe 1000 nouvelles hospitalisations et 55.000 nouveaux tests positifs. Le taux d'incidence a également franchi la barre des 500 cas pour 100.000 habitants.
La cause principale de cette recrudescence? L'arrivée d'un nouveau sous-variant, le BQ.1.1. "Il a une capacité d'infecter les gens plus que les autres variants encore, ainsi qu'une capacité d'échapper au système immunitaire qui est plus importante", a souligné au micro de BFMTV Benjamin Rossi, infectiologue au centre hospitalier Robert Ballanger (Seine-Saint-Denis).
Au-delà du masque obligatoire ou non, la meilleure manière de se protéger reste la vaccination. François Braun a appelé une nouvelle fois les Français à se faire vacciner, alors que la campagne pour la 4e dose patine.
"Je lance un appel solennel à la vaccination. C'est quand même absurde, on sait que si on ne vaccine pas, on va avoir des morts et on ne vaccine pas", a-t-il déploré.
La nouvelle campagne de vaccination avec des vaccins dits "bivalents", capables de cibler à la fois la souche originelle du virus et les variants proches d'Omicron, est en effet loin d'être une réussite. Depuis le 3 octobre, moins de 10% des plus de 80 ans ont reçu cette dose de rappel supplémentaire et 3% des 12 ans et plus.