Covid-19: l'exécutif fait un pas de plus vers la mise en place de centres de vaccination géants

Une femme est transportée au centre de vaccination anti-Covid du Groupe hospitalier Sud Ile-de-France à Melun le 8 février 2021 - Thomas SAMSON © 2019 AFP
La France est à la lisière d'une montée en puissance de son processus de vaccination contre le Covid-19. Début avril, une livraison de 10 millions de doses de vaccins doit s'ajouter à notre stock. Pour tenir l'ambitieux rythme prévu par le gouvernement, à savoir 30 millions de Français s'étant vus administrer une première injection d'ici la fin juin, il faudra un dispositif de taille.
Dans son édition de ce week-end, Le Journal du Dimanche évoque la mise en place de centres de vaccination ayant vocation à accueillir un nombre important de personnes. Du moins, suffisamment pour respecter la promesse d'Emmanuel Macron, qui a exigé "des vaccinations sept jours sur sept" lors du Conseil de défense qui s'est tenu mercredi.
"Multiplier les canaux"
Concrètement, cette "industrialisation" de la vaccination - 3.760.325 Français ont reçu une première injection, 1.933.627 la seconde selon les chiffres de samedi soir - vise à aller au-delà des hôpitaux et quelque 1300 centres actuellement ouverts. Pour autant l'exécutif n'ira pas jusqu'à reprendre le terme "vaccinodromes", trop assimilé au fiasco de 2009 au temps de l'épidémie de grippe H1N1. Mais le principe de "centres de vaccination éphémères" est désormais assumé.
"Jusqu'à présent, nous avions des approvisionnements limités pour un public fragile et restreint. Quand on aura passé le cap du million de doses livrées par semaine, il faudra multiplier les canaux et redimensionner les centres de vaccination", affirme le ministère des Solidarités et de la Santé auprès du JDD.
Toujours dans le JDD, le directeur de l'ARS Île-de-France, Aurélien Rousseau, annonce que "plusieurs structures, comme le centre d'Aulnay-sous-Bois et l'hôpital militaire Bégin" seront ouverts. Le Stade-Vélodrome de Marseille le sera également. "Nous pourrons ouvrir jusqu'à six lignes de vaccination", promet Michèle Rubirola, aujourd'hui première adjointe du maire de la cité phocéenne.
Les médecins récalcitrants
En sus des lieux destinés à accueillir l'afflux de Français voulant se faire vacciner, il y a la question du personnel, actuellement insuffisant pour assurer l'écoulement du stock. Le risque étant de dégarnir, par exemple, les services de réanimation dans les hôpitaux.
Par ailleurs, il y a le défi logistique posé aux médecins généralistes en ville, qui n'y sont pas habitués. En règle générale, pour la grippe par exemple, ce sont les patients qui apportent leur propre vaccin. Avec le Covid-19 et l'arrivée de stocks de plus en plus importants de vaccins, issus qui plus est de laboratoires différents, il tient aux professionnels d'aller retirer eux-mêmes les doses en pharmacie.
Le défi des pharmaciens
Les pharmaciens vont bientôt démarrer les injections, à partir du 15 mars, dans leurs propres officines. "Il ne faudra pas compter, au début, sur plus d'un ou deux flacons par pharmacie et par semaine", prévient Carine Wolf, présidente de l'ordre des pharmaciens, dans le JDD. Si l'intendance suit néanmoins, la profession pourrait réaliser 1,5 million d'injections par semaine.
Au final, comme l'explique Alain Fischer, en charge de la coordination de la stratégie vaccinale française, "la diversification du profil des vaccinateurs et l'augmentation du nombre des professionnels de santé réalisant les injections ne permettra pas d'absorber tout le flux de doses qui vont arriver au printemps".
Une réflexion est actuellement en cours au sein de la "task force" de l'État, afin que notre dispositif soit suffisamment huilé pour accueillir son carburant. À savoir, des millions de doses de vaccin.