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Santé

Covid-19: face à la persistance du virus, Israël entend dorénavant vivre avec

Des passants dans la ville côtière de Netanya, en Israël, le 19 juin 2021.

Des passants dans la ville côtière de Netanya, en Israël, le 19 juin 2021. - JACK GUEZ / AFP

Le pays du Moyen-Orient, un des plus vaccinés au monde, a connu jeudi un record de nouvelles contaminations. Pourtant, le même jour, le gouvernement supprimait sa liste de pays classés "rouges".

Le contraste est saisissant. En janvier 2021, les Israéliens étaient priés de ne pas sortir à plus d'un kilomètre de leur domicile, tandis que la plupart des commerces étaient fermés. Des mesures prises dans le cadre d'un troisième confinement décrété par le gouvernement local, alors que les contaminations quotidiennes au Covid-19 s'affichaient à 7309 nouveaux cas positifs par jour.

Un an plus tard et une campagne de vaccination massive après, l'épidémie de Covid-19 est toujours bien présente dans le pays, et bat des records. Israël vient d'enregistrer 16.830 nouvelles contaminations, un niveau jamais atteint depuis le début de la pandémie. Et pourtant, bars et restaurants sont ouverts et aucun confinement n'est pour l'instant à l'étude. "On a fêté le nouvel an comme si le Covid n’existait plus", a d'ailleurs expliqué sur Twitter l'ancien journaliste franco-israélien Julien Bahloul, installé dans le pays.

Une série d'assouplissements

Parallèlement, Nachman Ash, directeur général du ministère de la Santé israélien, a annoncé jeudi que la liste des pays "rouges", à savoir où les citoyens israéliens avaient interdiction de se rendre à cause de la trop forte circulation du virus, allait prendre fin. Peu avant, lundi, le gouvernement israélien annonçait la réouverture des frontières du pays aux ressortissants étrangers vaccinés, qui étaient fermées depuis le 28 novembre.

De même, l'Etat hébreu a mis fin à son système de "feu tricolore", qui dictait jusqu'alors si les écoles pouvaient ou non rester ouvertes. Ce dispositif, qui fermait ou non une classe en fonction de son taux de vaccination, a été abandonné par le gouvernement, décrétant que cette valeur ne devait plus être déterminante, comme le rapporte The Times of Israël.

Les règles de dépistage ont aussi été allégées. Dévoilé également en début d'année, le nouveau plan prévoit que le résultat négatif d'un autotest permettra désormais aux personnes vaccinées d'éviter une quarantaine.

Une série d'assouplissements témoignant de la prise en compte par Israël de l'inscription dans la durée de la pandémie, mais aussi de la plus faible dangerosité de l'actuel variant Omicron.

Une stratégie apparue l'été dernier

Face au Covid-19, l'Etat hébreu entend donc dorénavant vivre avec. Une stratégie qui a en réalité émergé dès cet été, avec le variant Delta. Afin d'éviter un quatrième confinement qui aurait été dramatique pour l'économie, le gouvernement a opté pour la stratégie de "l'éradication douce".

"Mettre en place cette stratégie va nous faire prendre certains risques, mais en prenant en compte la globalité de la situation, c'est la balance nécessaire", avait déclaré le Premier ministre israélien Naftali Bennett début juillet, comme le rapporte Reuters.

Le tout-vaccin au cœur du dispositif

La clef de voûte de la stratégie israélienne repose en réalité sur la vaccination massive de ses habitants. Premier au monde à avoir initié une campagne de vaccination de masse à l'aide du vaccin Pfizer, le pays compte actuellement 71,8% de sa population ayant reçu au moins une dose, et 46,8% une dose de rappel.

Le pays étudie déjà les bénéfices d'une quatrième dose dans le cadre d'un essai clinique réalisé dans un hôpital près de Tel Aviv. Dans la foulée, le gouvernement l'a déjà autorisée pour les personnes immunodéprimées et les plus de 60 ans.

Jules Fresard