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Covid-19: confrontée au variant brésilien, la Guyane se prépare à une 3e vague

Un soignant s'entretient avec un habitant de Cayenne, devant l'Institut Pasteur de Guyane, le 23 juin 2020.

Un soignant s'entretient avec un habitant de Cayenne, devant l'Institut Pasteur de Guyane, le 23 juin 2020. - Jody Amiet - AFP

En Guyane, la circulation du Covid-19 "est en augmentation depuis quatre semaines", a indiqué l'ARS régionale dans son dernier point épidémiologique. En cause, la présence en hausse de l'un des variants brésiliens, beaucoup plus virulent.

Après une première vague de Covid-19 en juin-juillet 2020, et une deuxième en janvier-février 2021, la Guyane fait face ces derniers jours à une nouvelle accélération de l'épidémie, due en particulier à l'un des variants brésiliens, dénommé P.1 ou V3, beaucoup plus virulent.

"La circulation du virus responsable du Covid-19 est en augmentation depuis quatre semaines. Cette hausse concerne majoritairement l'Ile de Cayenne et le secteur des Savannes. (...) Cette nouvelle hausse est à relier avec la hausse de la circulation des variants qui se poursuit également. Le variant V3 (Brésilien) est majoritaire parmi les souches circulant en Guyane", a indiqué l'ARS dans son dernier point épidémiologique régional datant du 8 avril.

Le variant brésilien représente 76% des prélèvements

Entre le 29 mars et le 4 avril, le taux d'incidence était de 83 cas pour 100.000 habitants, contre 58 cas pour 100.000 habitants la semaine précédente, selon le point de l'ARS Guyane. De même, 240 nouveaux cas positifs ont été enregistrés contre 168 précédemment.

Concernant le variant brésilien, il "représentait 76% des prélèvements criblés et/ou séquencés" cette semaine-là. "En parallèle, la proportion de souches 'historiques' a fortement diminué depuis février 2021", a noté l'ARS.

Depuis le début de la surveillance, 200 cas de cette mutation ont été recensés, dont 182 sur l'Ile de Cayenne.

"Les compteurs remis à zéro"

Cette circulation du variant P.1 inquiète particulièrement l'ARS Guyane. Dans une autre lettre destinée aux professionnels de santé datant du 13 avril, l'ARS a expliqué que si la deuxième vague du virus "a peut-être été atténuée par un début d’immunité collective vis-à-vis de la souche historique du Covid-19", avec le variant brésilien "les compteurs sont pour ainsi dire remis à zéro".

Car "l’immunité développée par la première et la deuxième vagues ne va pas empêcher une nouvelle infection avec un variant", y explique le Dr Loïc Epelboin, infectiologue au centre hospitalier de Cayenne (CHC).

Dans une autre lettre, datant du 12 avril, l'agence a indiqué avoir réuni l'ensemble des établissements de santé publics et privés afin de mettre en place un plan pour "préparer une troisième vague".

En raison d'une augmentation probable "des entrées directement en réanimation", il a été rappelé, lors de cette réunion, qu'il faudra "armer des lits plus rapidement". Des étudiants infirmiers et des professionnels de santé extérieurs, "qu'ils soient libéraux, retraités ou inactifs", pourront également être mobilisés.

Clément Boutin Journaliste BFMTV