Coronavirus: un renforcement des mesures justifié?

Fermeture des bars et des restaurants dans la région d'Aix-Marseille, rassemblements de plus de 10 personnes dans l'espace public interdits et jauge ramenée à 1000 personnes pour les grands événements dans les zones d'alerte renforcée... Ce mercredi soir, Olivier Véran a annoncé un renforcement des restrictions face à l'augmentation du nombre de cas de Covid-19.
"Nous devons protégér nos hôpitaux, nous devons protéger nos services de réanimation, nous devons protéger les Français", a lancé le ministre de la Santé alors que la part des patients Covid-19 en réanimation atteint désormais les 19% au niveau national.
Des mesures pour "ralentir le virus"
Certains médecins applaudissent ces nouvelles consignes qu'ils considèrent comme un passage inévitable pour éviter une saturation rapide des établissements hospitaliers du pays.
"On est obligé d'avoir des mesures ciblées sur les rassemblements, les bars et les restaurants. Ce sont des mesures transitoires qui visent à ralentir le virus et éviter la tension hospitalière qui commence à poindre dans certaines régions", estime notamment sur notre antenne Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Paris.
"On paye une impréparation"
Mais pour d'autres, ces mesures ne sont que le résultat d'un manque d'anticipation et d'investissements dans le secteur hospitalier. "On aurait dû depuis plusieurs mois augmenter les capacités hospitalières pour ne pas être dans une situation pareille. Aujourd'hui, on paye une impréparation", regrette sur BFMTV Philippe Juvin, chef du service des urgences à l'hôpital européen Georges Pompidou AP-HP à Paris, par ailleurs élu LR.
"Tous ces confinements généralisés, c'est juste parce que les structures hospitalières sont dépassées par le nombre de patients qui arrivent et qu'ils ne peuvent pas les gérer. Depuis des années, j'entends dire que la santé n'a pas de prix mais qu'elle a un coût. On se rend compte aujourd'hui que ce coût que l'on a voulu économiser, on le paye dans tous les secteurs de la société", explique quant à lui Benjamin Rossi, médecin infectiologue du Centre hospitalier intercommunal Robert Ballanger d'Aulnay-sous-Bois.
Le ministre de la Santé a toutefois assuré que ces mesures n'avaient pas vocation à durer plus de 15 jours.