Comment se faire vacciner lorsqu'on souffre de bélénophobie, la phobie des aiguilles?

La vaccination avance à grands pas en France. Lors de sa prise de parole de mercredi, le Premier ministre Jean Castex s'était d'ailleurs montré ambitieux sur ce thème, assurant qu'à la mi-août, "nous devons avoir atteint trois cibles: 40 millions de personnes primo-vaccinées, 35 millions de personnes ayant reçu une vaccination complète, 85% des plus de 50 ans et des adultes atteints de comorbidités ayant reçu une première dose."
Pourtant, malgré l'efficacité de plus en plus prouvée des vaccins, de nombreux Français sont encore réticents pour se faire immuniser. Si certains sont résolument anti-vaccins, d'autres souffrent de la phobie des aiguilles, appelée bélénophobie, qui leur empêche de recevoir une dose de vaccin.
Sur BFMTV, Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute et psychanalyste, souligne que cette phobie est de plus en plus répandue. "C’est relativement répandu et on en voit de plus en plus avec les obligations vaccinales et les tests PCR. Il y a une recrudescence de personnes qui viennent nous consulter pour ces motifs", assure-t-il.
"Ça se soigne, ça se guérit, ça se dépasse"
Pour ce professionnel de la santé, il existe plusieurs astuces afin de surpasser la peur des piqûres. "Il y a des astuces de bon sens, prendre contact avec la personne quand on voit que la personne qui va vacciner, lui dire, lui expliquer qu’on a une peur un peu irraisonnée ou qu’on est déjà tombé dans les pommes. Nouer un contact avec la personne pour que tout cela semble moins nébuleux", commence-t-il.
"L’idée c’est de se focaliser sur sa respiration parce que quand on est dans un état de stress, on est soit en hypoventilation, c’est-à-dire que quelque part on s’empêche de respirer, on est en apnée et on ne s’en rend pas compte, ou alors on est en hyperventilation, c’est-à-dire qu’on respire trop vite. Dans les deux cas ça fait monter le niveau de stress et provoque des crises de stress et de panique", ajoute encore Rodolphe Oppenheimer.
Pour une action à plus long terme, ce dernier souligne que des thérapies très efficaces existent.
"Ce qui marche ce sont les thérapies comportementales et cognitives, ce qu’on appelle les thérapies brèves, qui consistent à désensibiliser le patient des phobies. Avec la réalité virtuelle, grâce à un casque, j’emmène mon patient dans un centre d’analyses médicales dans lequel il va découvrir ce qui lui faisait peur auparavant. Ça se soigne, ça se guérit, ça se dépasse", conclut-il.