Chez les tout-petits, les écrans peuvent provoquer des troubles ressemblant à l'autisme

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Retards de développement, troubles de la relation, du langage et du comportement... les effets d'une surconsommation des écrans chez les jeunes enfants semblent désastreux si l'on en croit les résultats d'une enquête menée par un médecin de la protection maternelle et infantile (PMI) de l'Essonne, et relatée dans les pages du Figaro.
Anne-Lise Ducanda osculte chaque année des centaines d'enfants de moins de cinq ans, notamment envoyés par les crèches et les écoles maternelles du département. "En 2003, 35 enfants en difficulté m'étaient signalés par les écoles sur 1.000 élèves de maternelle en petite et moyenne section de l'Essonne", se souvient-elle.
"Depuis un an et demi, on m'en a déjà signalé 210 en grande difficulté. Toutes les semaines, je suis sollicitée pour de nouveaux cas. À force d'en voir, j'ai fini par faire le lien avec leur consommation d'écrans", explique-t-elle.
Des troubles qui ressemblent aux symptômes autistiques
Les principaux symptômes observés: regard vide, vocabulaire très restreint, difficultés de communication avec les autres, stéréotypies (comportements répétitifs comme les battements de bras) ou écholalies (répétition mécanique des phrases de son interlocuteur)... à tel point que le docteur Ducanda affirme que ces troubles peuvent être confondus avec "des symptômes autistiques".
"La plupart des (enfants) qui me sont adressés passent au moins six heures par jour devant des écrans. Certains n'arrivent pas à parler, à encastrer trois cubes ou encore à tenir leur crayon. Les troubles sont plus graves qu'il y a 15 ans", déplore-t-elle mais si elle assure que ces comportements disparaissent dans la majorité des cas "quand les parents arrivent à “déconnecter” leurs enfants".
Pas d'écran avant 3 ans
Alors que le Conseil supérieur de l'Audiovisuel a lancé, dès 2009, une campagne incitant les parents à ne pas exposer leurs enfants aux écrans avant l'âge de trois ans, Anne-Lise Ducanda déplore que l'écran soit devenu "la tétine d'aujourd'hui".
Pour lutter contre ce fléau, elle a diffusé, en mars dernier sur YouTube, un message de sensibilisation sur les conséquences de la surexposition des plus jeunes aux outils numériques et à la télévision. "C'est le plus grand défi de santé publique concernant des enfants dans les pays développés, ayant un coût financier et humain inestimable", assure-t-elle.