CARTE – Dans quelles régions les jeunes consomment-ils le plus de drogues?

Les plus gros consommateurs d’alcool, de cannabis et de drogues illicites à l’âge de 17 ans se concentrent en Bretagne. Les taux d’usage les plus faibles se mesurent au contraire en Ile-de-France. Les cartes ci-dessous dévoilent les disparités géographiques en termes de toxicomanie juvénile.

Les jeunes d’Ile-de-France sont les plus sages, en métropole. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a interrogé près de 40.000 adolescents âgés de 17 ans sur leur consommation de drogues licites ou illicites. L’analyse régionale des réponses montre de forts contrastes géographiques.

Ainsi, les Normands prennent de mauvaises habitudes très tôt dans leur vie: 7,5% des jeunes de 17 ans déclarent fumer 10 cigarettes ou plus par jour, quand leurs camarades parisiens ne sont que 3,3%, soit deux fois moins. Le taux le plus élevé se situe en Corse, où le tabagisme intensif concerne un adolescent sur dix.

En Bretagne et dans les Pays de la Loire, 22% des jeunes déclarent se livrer au moins trois fois par mois à des alcoolisations ponctuelles importantes (API). Ils sont proportionnellement deux fois plus nombreux qu’en Ile-de-France, où seuls 11,6% des adolescents avouent participer à plusieurs beuveries par mois.

Les jeunes Bretons se démarquent aussi par leur addiction au cannabis. Ils font partie des trois régions les plus consommatrices de chanvre: 8% des adolescents interrogés disent en fumer 10 fois ou plus dans le mois.

Pour voir tous les taux d’usage par région et substance, consultez la carte interactive ci-dessous.

Outre le cannabis, 9,5% des jeunes Bretons ont déjà expérimenté une autre drogue illicite. C’est le taux le plus élevé de France métropolitaine. Encore une fois, l’Ile-de-France affiche la proportion la plus basse du territoire, avec seulement 5,5% de testeurs. La MDMA est la drogue la plus essayée par les jeunes, en Bretagne comme dans le reste de la France.

Vous pouvez voir la proportion de jeunes qui ont déjà essayé une autre drogue que le cannabis dans la carte interactive ci-dessous.

Les ruraux plus enclins à consommer 

Ces disparités régionales s’expliquent en partie par des facteurs sociodémographiques. La consommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis est globalement plus faible dans les grandes villes. Les taux les plus élevés ont été mesurés dans les communes rurales ou de moins de 20.000 habitants.

La situation scolaire à 17 ans influence également l’expérimentation et l’usage de substances psychoactives. Les apprentis interrogés fument globalement deux fois plus de tabac et de cannabis que les élèves lycéens.

Emeline Gaube