Le retour en force du gaz hilarant comme drogue chez les jeunes

Une capsule vide de protoxyde d'azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant. - Capture BFMTV
Ce sont des petites capsules métalliques, d'à peine quelques centimètres, qu'on trouve un peu partout à Lille: entre les pavés, dans les bouches d'égout, sur les parkings…Ces capsules, ce sont des bonbonnes vides de protoxyde d'azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant.
En médecine, il est utilisé pour son effet antalgique et peut être combiné à des produits anesthésiants. Dans la vie de tous les jours, il est initialement utilisé pour les siphons à chantilly mais est parfois détourné comme une drogue, pour des effets intenses qui ne durent que quelques secondes.
"Ce sont des effets très rapides. Les gens sont en train de rigoler, ils sont en train de se dépersonnaliser, et c'est ça qui constitue l'attrait de ce type de produit", explique à BFMTV Dan Véléa, psychiatre et addictologue.
Connu aux Etats-Unis et en Europe depuis une vingtaine d'années comme substance addictive, le protoxyde d’azote est de plus en plus répandu en France. Légal, en vente libre et à un prix dérisoire, il attire des consommateurs de plus en plus jeunes, entre 12 et 16 ans. Beaucoup ne voient pas le danger, alors qu'il est bien réel.
Un danger d'accélération du rythme cardiaque
"S'il y a une association par exemple avec de l'alcool, ou s'il y a une association avec des boissons énergisantes, l'association de ces médicaments et de ces boissons fait que le coeur peut s'emballer parce qu'il y a une accélération de tout ce qui touche au rythme cardiaque", développe Patrick Goldstein, chef des urgences au Centre hospitalier régional universitaire de Lille. "C'est vraiment ce qu'on a décrit dans les accidents mortels", conclut-il.
Une utilisation trop fréquente peut aussi altérer les cellules nerveuses et entraîner des dégâts neurologiques irréversibles. Elle peut notamment causer une carence en vitamine B12 et provoquer une sclérose de la moelle épinière, rapportaient Les Echos il y a quelques jours.
"La consommation intense et régulière de protoxyde d'azote vide les stocks de vitamine B12 et la sclérose s'installe rapidement", expliquait alors le Dr Philippa Lavallée dans les colonnes du quotidien, qui relevait une forte consommation parmi les étudiants en médecine notamment.
Quant à la métropole lilloise, le Centre régional de Pharmacovigilance du Nord-Pas de Calais a signalé la recrudescence de la consommation de protoxyde d'azote à l'Agence régionale de santé, précise La Voix du Nord.