"Ça m’est déjà arrivé qu’on me sollicite", un médecin explique comment de faux pass sanitaires sont délivrés

La mort d'Aïcha pose de nombreuses questions. Non-vaccinée et titulaire d'un faux pass sanitaire, cette femme de 54 ans a succombé du Covid-19 à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches avait du débourser 200 euros pour ce document factice. Une situation qui, selon Luc Duquesnel, médecin généraliste et coordinateur de la vaccination en Mayenne qui s'exprimait ce samedi à notre antenne, rappelle la manière dont ces documents sont réalisés.
"Dans un centre, ce n’est pas le médecin qui saisit les données du patient dans le logiciel qui va délivrer un QR code. Mais pour pouvoir le faire, la personne doit présenter notre CPS (Carte de Professionnel de Santé, ndlr) de douze chiffres et souvent, nous avons une e-CPS avec un code de quatre chiffres. La personne au clavier doit me demander par téléphone de le valider et sous mon nom, puis elle peut rentrer les données des personnes vaccinées."
Or, ce dernier rappelle que dernièrement, plusieurs professionnels de la santé ont reçu des demandes de confirmation qui semblent frauduleuses. "Très fréquemment, c’est une personne qui essaie sous notre autorité et en se servant de nos codes pour pouvoir faire de faux pass. La plupart du temps c'est un secrétaire ou une infirmière qui va se mettre à un poste de travail pour gérer ces fiches."
"Moi ça m’est déjà arrivé qu’on me sollicite, on reçoit une demande que je rentre ces quatre chiffres, je refuse de le faire, à partir du moment où la secrétaire ne m’a pas envoyé de SMS ou pas appelé, c’est toujours la même", conclut-il.