Bogota, Portugal et Guyane: ces pays et régions qui ont expérimenté un confinement le week-end

Voiture de gendarmerie pendant le confinement en Guyane. - Jody Amiet
Les Alpes-Maritimes sont désormais fixées. Ce lundi à la mi-journée, le préfet a annoncé le nouveau dispositif en vigueur, devant l'explosion des cas de Covid-19 dans ce département lesté du plus gros taux d'incidence de France (plus de 700 cas pour 100.000 habitants à Nice). Décision a donc été prise de confiner "l'aire urbaine littorale", soit le ruban côtier allant de Théoule-sur-Mer à Menton et la frontière italienne, lors des deux prochains week-ends au moins.
Le confinement commencera le vendredi à 18 heures et s'étendra jusqu'au lundi suivant, 6 heures. Les impératifs et interdictions composant ce confinement n'ont rien pour surprendre des citoyens ayant déjà dû se confirmer aux deux précédents, et notamment celui du printemps dernier: larges restrictions des déplacements, nécessité de se munir obligatoirement d'une attestation dérogatoire pour sortir, etc.
Cette quarantaine réservée à la fin de semaine, évoquée avec plus ou moins d'intensité depuis plusieurs semaines, est une première en France métropolitaine. Mais dans le reste du monde, des exemples existent même s'ils sont très rares et leur efficacité encore difficile à évaluer.
Simple "outil" en Guyane
L'une de ces situations est française. Ainsi, la Guyane a connu ce confinement partiel le week-end et ce, par deux fois. D'abord, autour de la commune de Camopi en septembre, comme l'a noté ici L'Express, puis en janvier dans l'ensemble du territoire (le dispositif a été assoupli le 12 février). Le confinement ne débutait en fait qu'à partir du samedi 19 heures et jusqu'au lundi 5 heures.
Les chiffres actuels - dix nouveaux cas samedi et un taux d'incidence de 114 sur 100.000 habitants (au lieu des 190 pour 100.000 de la Métropole par exemple) - auraient plutôt tendance à plaider en faveur de l'efficacité du confinement du week-end. Clara de Bort, directrice de l'ARS de Guyane et interrogée ici par Le Parisien, nuance pourtant:
"Je dirai plutôt que c'est dû à un cumul de mesures. Le net recul est lié au couvre-feu mis en place très tôt, 18, puis 17 heures. A cela, s'est ajouté le dimanche. Ça a été un outil."
Le tour de vis portugais
Le Portugal connaît également son tour de vis du week-end. Dans le pays, les magasins ferment en ce moment à 13 heures le samedi, ou 17 heures en ce qui concerne les supermarchés. On doit porter sur soi le document idoine pour quitter sa commune et ne se rendre physiquement à son travail que si le télétravail est absolument impossible (le tout avec une déclaration le certifiant).
Mais cette mesure s'inscrit dans un plan de reconfinement général, annoncé le 14 janvier dernier et reconduit depuis, qu'il vient renforcer. Elle ne succède donc pas à une semaine au cours à peu près normal.
S'il serait par conséquent déraisonnable de l'attribuer aux seules restrictions supplémentaires du week-end, il faut noter que la situation sanitaire lusitanienne s'allège quelque peu après un mois de janvier marqué par une déflagration du nombre de malades et une saturation effroyable des hôpitaux. On compte désormais 1681 contaminations par jour en moyenne, soit 13% du pic, signalé le 28 janvier dernier, comme l'a noté Reuters.
Le patient colombien
A Bogota, en Colombie, les autorités ont aussi choisi l'option du confinement le week-end tout au long du mois de janvier. Il s'agissait notamment de fermer les commerces entre le vendredi 20 heures et lundi 4 heures du matin. Cette mesure était flanquée d'un couvre-feu nocturne le reste de la semaine. La situation était comparable à Cali, troisième ville du pays.
Si les mesures retenues varient dans le pays, à la fin du mois dernier, 60% des 50 millions de Colombiens étaient concernés par des mesures de confinement. D'après Reuters, on ne recense plus que 4460 nouvelles contaminations quotidiennes en moyenne en Colombie, soit le quart de ce qu'elles étaient lors du pic de l'épidémie, soit le 20 janvier.
