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Bien être au travail

Les dangers du "dopage" au bureau

Des salariés cherchent en les drogues le moyen de rester performant toute la journée.

Des salariés cherchent en les drogues le moyen de rester performant toute la journée. - anthony seklaoui - CC - Flickr

Des salariés prennent des substances psychoactives pour suivre la cadence. Diagnostic des effets immédiats recherchés et des dégâts sur la santé à long terme.

L’image du trader qui enchaîne les rails de poudre blanche n’est pas qu’une fiction. Sauf qu’"en général, il ne se drogue pas pour l’effet festif de la cocaïne mais pour pouvoir rester performant, mieux que bien, toute la journée", assure Glady Lutz, ergonome conseil spécialisée en prévention des usages de substances psychoactives en milieu professionnel et une des auteurs de l'ouvrage collectif Se doper pour travailler, paru en avril 2017.

La stimulation

C’est ce qu’un autre auteur, Michel Hautefeuille, nomme "le dopage au quotidien", qui s’observe dans les métiers où les journées sont longues et le rythme soutenu, dans les banques ou le bâtiment, par exemple. Dans les métiers physiques comme la manutention, certains se bourrent même de stéroïdes. Dans le milieu hospitalier, cela passe par la prise de médicaments psychotropes, à portée de main.

La stimulation est l’une des fonctions professionnelle relevée par Gladys Lutz, présidente de l’association Addictologie et travail Additra, qui estime que "le prisme de la prévention classique qualifie cet usage comme un choix individuel alors que souvent, il est aussi motivé par la volonté de tenir coûte que coûte pour ne pas laisser tomber ses collègues".

La récupération

Et après une longue journée, des salariés enchaînent avec la prise de psychotropes dans le but de récupérer des rythmes de travail intensifs ou de faire face à des horaires décalés.

Si la consommation de tranquilisants et somnifères est en légère baisse dans l'Hexagone, la France est tout de même le deuxième pays européen où l’on en gobe le plus. 

Or la prise de somnifères le soir provoque un sommeil moins réparateur et a encore des effets résiduels le lendemain induisant une perte de la vigilance qui peut mener à des accidents de trajets ou du travail. Et comme toutes les drogues, on en devient vite dépendant.

Rozenn Le Saint