Atteinte d'un cancer, Françoise témoigne de l'impact de la crise sanitaire sur la prise en charge de sa maladie
Il y a un an, on a diagnostiqué chez Françoise, 60 ans, trois tumeurs cancéreuses au niveau du sein. Ce diagnostic, tout comme la mammographie, ont cependant subi "un report" en raison de la mise en place du premier confinement, en mars 2020. "Ce qui a retardé toute la chaîne de prise en charge", a-t-elle déploré, ce lundi, sur BFMTV.
La crise sanitaire a bouleversé l'accompagnement et le suivi des malades hors Covid-19, les professionnels de santé ayant parfois été obligés de déprogrammer des opérations. Et cela risque de se répéter pour la sexagénaire.
"J'ai eu un rendez-vous avec mon chirurgien cet après-midi. Comme on n'a pas pu enlever toutes les tumeurs cancéreuses, avec la chimiothérapie, je dois être de nouveau opérée. Mais cela est sous réserve d'un nouveau confinement...", a-t-elle expliqué sur notre antenne.
La dégradation de l'épidémie de Covid-19, ces dernières semaines, inquiète fortement les soignants. En novembre dernier, Axel Kahn, le président de la Ligue contre le cancer, estimait sur BFMTV que les déprogrammations pourraient entraîner "des milliers de morts supplémentaires par cancer, dans les cinq ans qui viennent, (des personnes) qui n'auraient pas dû mourir."
Reçue seulement par visioconférence
Si, après son diagnostic, Françoise a pu être suivie régulièrement, elle trouve "problématique" que ses derniers rendez-vous aient été réalisés via la visioconférence.
"Pendant cinq mois je n’ai pas été vue physiquement par l’oncologue. Je ne suis reçue que par visio. On ne va pas écouter le cœur par visio, on ne va pas pouvoir contrôler si j’ai des crampes, voir si je suis essoufflée", a-t-elle souligné, avant de révéler que les personnes qui la suivent sont donc passées à côté d'une phlébite, qui lui a provoqué une embolie pulmonaire.
Françoise attend désormais de savoir si elle pourra être opérée. Mais, en raison de son embolie pulmonaire, l'opération qui était prévue "n'est plus possible". "On va prévoir de retirer une partie du sein pour essayer d’enlever juste ce qu’il pourrait rester de la tumeur cancéreuse", a-t-elle expliqué.